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Les gangs contrôlent 85% de la capitale et ont lancé ces dernières semaines des attaques dans des communautés auparavant pacifiques pour tenter de prendre le contrôle de davantage de territoire.
Des gangs ont lancé une nouvelle attaque contre la capitale d’Haïti tôt mardi, ciblant une communauté huppée de Port-au-Prince, où des hommes armés ont affronté des résidents qui se sont battus aux côtés de la police.
L’attaque de Pétion-Ville a été menée par le groupe Viv Ansanm, dont le chef, l’ancien policier d’élite Jimmy Chérizier, avait annoncé le plan dans une vidéo publiée sur les médias sociaux.
Au moins 28 membres présumés de gangs ont été tués et des centaines de munitions ont été saisies, selon Lionel Lazarre, porte-parole adjoint de la police nationale d’Haïti.
Il n'a pas été immédiatement précisé si la police s’était préparée à l’attaque ou avait tenté de protéger préventivement Pétion-Ville, étant donné que M. Chérizier, également connu sous le nom de «Barbecue», avait annoncé son intention de l’attaquer. M. Lazarre n’a pas souhaité commenter.
Les résidents étaient fâchés de cette nouvelle attaque de gang à l'encontre de leur communauté, ont indiqué des témoins à l'Associated Press. Certains des hommes armés présumés ont été décapités ou ont eu les pieds coupés, tandis que les corps ont été empilés et incendiés.
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L’attaque a commencé avant l’aube lorsque deux camions transportant des membres présumés de gangs sont entrés dans Pétion-Ville. L’un des camions a bloqué l’entrée principale de la communauté.
M. Chérizier avait menacé de représailles la direction et le personnel de tous les hôtels de la région où des politiciens ou des «oligarques» auraient pu se réfugier.
Des hommes armés ont également attaqué la communauté voisine de Canapé Vert et d’autres secteurs. Un résident, Richard Derosier, a mentionné avoir entendu des coups de feu et vu un homme courir dans tous les sens avec une grosse mitrailleuse.
«J’ai demandé à Dieu: 'Allez-vous les laisser me sauver la vie?'», s’est souvenu M. Derosier.
L’attaque survient quelques jours après que la violence des gangs a forcé le principal aéroport international d’Haïti à fermer pour la deuxième fois cette année, alors que le nouveau premier ministre prêtait serment à la suite de conflits politiques internes.
Des hommes armés ont ouvert le feu sur un avion de Spirit Airlines alors qu’il s’apprêtait à atterrir, blessant une hôtesse de l’air, le 11 novembre dernier. La fusillade a entraîné la fermeture de l'aéroport et l'annulation temporaire des vols de plusieurs compagnies aériennes vers Port-au-Prince.
Plus de 20 000 personnes ont été forcées de fuir Port-au-Prince ces derniers jours en raison de la violence des gangs, selon les Nations unies.
Le groupe Viv Ansanm est également responsable d'une série d'attaques coordonnées qui ont commencé fin février et qui ont visé des infrastructures gouvernementales clés. Des hommes armés ont attaqué des commissariats de police, ouvert le feu sur le principal aéroport international, le forçant à fermer pendant près de trois mois, et ont effectué des raids dans les deux plus grandes prisons d'Haïti, libérant plus de 4000 détenus.
Les gangs contrôlent 85% de la capitale et ont lancé ces dernières semaines des attaques dans des communautés auparavant pacifiques pour tenter de prendre le contrôle de davantage de territoire.
Les attaques se sont intensifiées depuis l'arrivée fin juin des policiers kényans, qui dirigent une mission soutenue par l'ONU pour mettre fin à la violence en Haïti.
Le gouvernement américain fait pression pour qu'une force de maintien de la paix de l'ONU remplace la mission dirigée par le Kenya, car elle manque de fonds et de personnel.