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Le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) craint que la crise du logement ne laisse un nombre record de ménages sans habitation dans la foulée des expirations de bail du 1er juillet.
Le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) craint que la crise du logement ne laisse un nombre record de ménages sans habitation dans la foulée des expirations de bail du 1er juillet.
«À l'avant-veille du 1er juillet, au Québec, on comptait 750 ménages locataires qui n'avaient pas trouvé de logement», a indiqué la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme, en entrevue téléphonique.
Cette estimation est tirée des demandes d'aide reçues par les offices municipaux d'habitation de la province et pourrait changer si des familles trouvent des logements entretemps.
Le nombre est beaucoup plus grand que celui de l'année dernière à pareille date, à laquelle 420 ménages s'étaient retrouvés en situation critique, a expliqué Mme Laflamme.
D'autre part, c'est «plus de 3500 ménages qui ont fait appel à un service d'aide cette année», contre 2000 l'année précédente.
À Montréal, on comptait vendredi 107 ménages «accompagnés par les équipes et qui n'ont toujours pas trouvé de solution permanente», a fait savoir le département des communications de la Ville par courriel. Parmi ceux-ci, «certains ont pu négocier un prolongement de bail à court terme, d'autres pourront être hébergés par des proches». Dans tous les cas, la Ville a assuré qu'elle était en mesure «de gérer et d'héberger temporairement» les personnes dans le besoin.
Selon Mme Laflamme, «ces chiffres, finalement, c'est la pointe de l'iceberg de la crise du logement», alors qu'un nombre inconnu de familles doivent vivre «dans des situations épouvantables» ou dans un logis qui est trop petit ou trop cher pour leurs besoins.
Le FRAPRU présentera un bilan de la situation samedi avant-midi, lors d'une conférence de presse.
Selon la dernière enquête annuelle de la Société canadienne d'hypothèque et de logement, publiée en février dernier, une trentaine de municipalités québécoises affichaient un taux d'inoccupation en deçà de 1, Drummondville (0,2 , Joliette (0,5 et de Trois-Rivières (0,9 %). En moyenne, les centres de 10 000 habitants et plus avaient un taux d'inoccupation de 2,5 %. La région métropolitaine de Montréal, de son côté, avait un résultat légèrement supérieur, avec 3,0 %.
Les ménages qui ont besoin de soutien pour se loger sont invités à appeler leur office municipal d'habitation ou la Société d'habitation du Québec pour recevoir une aide immédiate.
Québec avait annoncé mercredi une bonification de l'allocation-logement, dont le montant maximum passera de 100 à 170 $ par mois dès le 1er octobre et un agrandissement du plafond de loyers admissibles au programme de supplément au loyer. Dans le cadre de son «Opération 1er juillet», le gouvernement avait aussi alloué 2 millions $ pour des services d'aide à la recherche de logement, l'hébergement temporaire et l'entreposage des biens.
«Il n'y a absolument pas de raison pour que des gens dorment à la rue ce soir si ces personnes font appel aux équipes d'urgence de nos offices d'habitation», a souligné la ministre de l'Habitation, Andrée Laforest, par courriel.
«C'est une somme record que nous avons rendue disponible en prévision du 1er juillet et nous avons bonifié l'aide immédiate pour les locataires dans le besoin. On est là pour vous aider! De l'hébergement temporaire et même un entreposage de vos meubles vous seront offerts, en cas de besoin, le temps que nous vous trouvions un logement.»
Cependant, ces mesures ne vont pas au fond du problème, selon le FRAPRU. «On a l'impression que le gouvernement n'agit pas avec des mesures structurantes», a dit Mme Laflamme, qui demande de meilleures protections législatives contre la spéculation immobilière, les rénovictions et les évictions frauduleuses.
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Le retrait de la section F du bail, qui permet au propriétaire d'un nouveau logement de modifier les loyers à sa guise pendant les cinq premières années de mise en marché, est aussi dans la mire du FRAPRU, tout comme la possible création d'un registre public des loyers. Mme Laflamme a dénoncé le fait que, selon, elle, «le gouvernement ouvre la porte vers une privatisation de l'aide au logement» et délaisse le programme public Accès-logis.
«Notre gouvernement met en place des mesures structurantes et construit des logements sociaux, mais aussi des logements abordables», a de son côté fait valoir la ministre Laforest. Sur le site de son ministère, on peut en effet lire que «ce sont plus de 8000 logements sociaux et abordables qui ont été construits ou mis en chantier par le gouvernement du Québec» depuis 2018, soit l'élection du gouvernement de François Legault.
Ce dernier avait promis la création de 15 000 de ces habitations.
À la Ville de Montréal, on `réitère également l'importance que Québec et Ottawa s'entendent pour faire descendre les sommes prévues pour le logement à Montréal', alors que 6000 logements sociaux ne peuvent être construits ou rénovés tant que les paliers de gouvernement supérieurs ne se soient pas mis d'accord sur les modalités de financement.