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International

Des cartels désignés «organisations terroristes étrangères» par la Maison-Blanche

L’étiquette «organisation terroriste étrangère» est inhabituelle, car elle déploie une désignation terroriste normalement réservée à des groupes comme Al-Qaïda ou le groupe État islamique.

Le président Donald Trump à Mar-a-Lago, à Palm Beach, en Floride, le mardi 18 février 2025.
Le président Donald Trump à Mar-a-Lago, à Palm Beach, en Floride, le mardi 18 février 2025.
Ellen Knickmeyer
Ellen Knickmeyer / Associated Press

L’administration Trump a officiellement désigné huit organisations criminelles latino-américaines comme des «organisations terroristes étrangères», augmentant ainsi sa pression sur les cartels actifs aux États-Unis et leurs complices. 

Cette décision, qui fait suite à un décret du 20 janvier du président Donald Trump, cite notamment l'organisation «Tren de Aragua» au Venezuela et «MS-13» au Salvador. La désignation sera publiée dans l’édition de jeudi du Registre fédéral, selon un avis publié mercredi. 

Le président républicain a fait de la sécurisation de la frontière entre les États-Unis et le Mexique l’une de ses principales priorités, promettant de procéder à des expulsions massives, d’envoyer des troupes en service actif à la frontière et de conclure des accords avec certains pays pour accueillir davantage de migrants.

L’étiquette «organisation terroriste étrangère» est inhabituelle, car elle déploie une désignation terroriste normalement réservée à des groupes comme Al-Qaïda ou le groupe État islamique, qui utilisent la violence à des fins politiques – et non à des réseaux criminels axés sur l’argent, comme les cartels latino-américains. 

L’administration Trump soutient que les connexions et les activités internationales de ces organisations – notamment le trafic de drogue, le trafic de migrants et les efforts violents pour étendre leur territoire – justifient cette désignation. 

Les détracteurs de cette mesure la qualifient d’inutilement large et sévère, ainsi que susceptible de nuire aux relations et de paralyser les échanges commerciaux avec l’Amérique latine. Les entreprises, les banques et les acheteurs pourraient craindre d’éventuelles poursuites judiciaires américaines s’ils effectuent, consciemment ou non, des transactions qui touchent au monde des cartels. 

Ces cartels imprègnent l’économie mexicaine, se livrant non seulement au trafic de drogue et au trafic de migrants, mais luttant également pour le contrôle du commerce de l’avocat, qui représente plusieurs milliards de dollars. 

Les organismes d’aide humanitaire affirment que la désignation américaine de groupes comme «organisations terroristes étrangères» par le passé a menacé les importations alimentaires globales dans certains pays, par exemple en faisant craindre aux compagnies de transport maritime que les procureurs américains pourraient les accuser de soutenir directement ou indirectement les groupes ciblés. 

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La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, a répondu au décret du mois dernier en déclarant que le Mexique défendrait sa souveraineté et son indépendance tout en recherchant une coordination. «Nous voulons tous lutter contre les cartels de la drogue», a déclaré Mme Sheinbaum. Les États-Unis «sur leur territoire, nous sur le nôtre».

Ellen Knickmeyer
Ellen Knickmeyer / Associated Press