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C'est «totalement inadmissibles».
Le ministre du Travail, Jean Boulet, se dit «profondément choqué et outré» par les dépenses de repas et d'alcool «totalement inadmissibles» à la FTQ-Construction.
C'est le Journal de Montréal qui a révélé que des dépenses d'alcool et de repas au restaurant avaient ainsi été approuvées par la haute direction du grand syndicat de la construction, parmi lesquelles du scotch à 55 $ le verre, du whisky japonais à 30 $, du filet mignon à 80 $ et autres.
Interrogé à ce sujet en point de presse à Québec mercredi, le ministre du Travail s'est dit choqué et bouleversé.
Il a rappelé que cet argent provient des cotisations syndicales versées par les travailleurs de la construction et est donc censé servir à payer pour la défense des droits des travailleurs, leur formation, leur représentation, la négociation de leur convention collective, et non pour des dépenses «qui n'ont pas d'allure».
Lors d'un second point de presse le midi, le ministre Boulet a relaté s'être entretenu avec la présidente de la FTQ, Magali Picard. Selon lui, elle serait tout aussi «outrée, scandalisée par la situation».
«J'attends des réponses de la FTQ», a ajouté le ministre, qui craint que la confiance des syndiqués s'en trouve affectée.
Dans une déclaration écrite transmise mercredi soir par la FTQ, Mme Picard affirme: «Je prends acte des faits rapportés ce matin concernant les comptes de dépenses à la FTQ-Construction. Des discussions ont eu lieu aujourd'hui et se poursuivront au cours des prochains jours. Je m'engage à revenir auprès des membres et des médias dès que j'aurai toute l'information sur la situation».
Le ministre Boulet a rappelé que le Code du travail stipule qu'un syndicat doit divulguer ses états financiers chaque année à ses membres, ainsi qu'à tout membre qui en fait la demande.
«Ils ne pourront pas défendre l'indéfendable», a ajouté le ministre du Travail. «Il faut certainement s'assurer d'assainir les façons de faire et d'éviter que ça se reproduise.»
La direction de la FTQ-Construction avait répliqué au Journal de Montréal que «tous les rapports de dépenses sont soumis à la vigilance du comité exécutif» et que «trois syndics sont élus pour vérifier les livres et registres comptables».
La FTQ-Construction représente environ 80 000 travailleurs dans l'industrie, soit 44 % des travailleurs de l'industrie.
Cette histoire tombe on ne peut plus mal pour le milieu syndical, alors que les négociations pour le renouvellement des conventions collectives dans l'industrie de la construction viennent de commencer. Et la FTQ-Construction est le membre le plus important de l'Alliance syndicale, qui négocie les conventions collectives qui concernent 200 000 travailleurs.