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Les craintes de voir une guerre éclater se sont multipliées après l’adoption d’une loi permettant aux troupes russes d’entrer dans les secteurs de l’Est ukrainien contrôlés par des rebelles.
Les leaders de la planète ont condamné mardi le président russe Vladimir Poutine et se sont préparés à imposer des sanctions à son administration, quand les craintes de voir une guerre éclater se sont multipliées après l’adoption d’une loi permettant aux troupes russes d’entrer dans les secteurs de l’Est ukrainien contrôlés par des rebelles.
D’une rencontre d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies aux capitales du monde, les leaders ont condamné la décision de M. Poutine de reconnaître l’indépendance de deux régions prorusses et d’y ordonner le déploiement de soldats. Ils ont mis en garde contre les retombées d’un conflit en Ukraine.
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Un décret à la formulation vague signé par M. Poutine tard lundi ne précise pas si les troupes russes sont en direction de l’Ukraine, et il a présenté sa décision comme une opération de «maintien de la paix». Les membres du Parlement contrôlé par le Kremlin donneront certainement le feu vert au déploiement de forces dans les régions séparatistes, un secteur connu sous le nom de Donbass.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré à ses citoyens pendant la nuit: «Nous n’avons peur de rien ni de personne».
Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, à droite, effectue une visite sur la ligne de front dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, le jeudi 17 février 2022. | Crédit Photo - Bureau de presse présidentiel ukrainien via l'AP
La Maison-Blanche a publié lundi un décret-loi interdisant les investissements et les échanges commerciaux américains dans les régions séparatistes. Des mesures additionnelles, et probablement des sanctions, sont attendues mardi de la part des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union européenne.
Voici un aperçu des plus récents développements de la crise.
Des convois de blindés ont été aperçus dans les territoires séparatistes tard lundi. On ne sait pas s’il s’agissait de forces russes.
Les dirigeants russes n’ont pas encore reconnu avoir déployé de troupes dans l’est de l’Ukraine, mais Vladislav Brig, un membre du gouvernement rebelle de Donetsk, a dit aux journalistes que des forces russes sont sur le terrain, notamment dans le nord et l’ouest de la région.
Crédit image - Noovo Info
La loi qui devrait être adoptée par le Parlement russe mardi pourrait permettre l’ouverture de bases militaires russes dans les régions séparatistes.
Le premier ministre britannique Boris Johnson a dit aux parlementaires de son pays que les blindés russes sont déjà dans l’est de l’Ukraine.
«Des chars russes et des transports de troupes blindés» ont été aperçus dans les régions de l’Est ukrainien reconnues par M. Poutine, a-t-il dit.
Cela correspond à une «invasion renouvelée» de l’Ukraine, a ajouté M. Johnson. La Russie a précédemment annexé la péninsule ukrainienne de la Crimée en 2014.
Considérant que quelque 150 000 hommes encerclent l’Ukraine sur trois côtés, les États-Unis ont prévenu vendredi que M. Poutine avait clairement décidé d’envahir le pays. Malgré tout, avec l’intercession du président français Emmanuel Macron, MM. Poutine et Biden ont accepté de participer à une rencontre de la dernière chance.
Le président russe Vladimir Poutine | Crédit photo - L'Associated Press
Un porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, a toutefois prévenu qu’il serait prématuré de discuter des détails d’un «sommet».
L’ambassadeur ukrainien aux Nations unies, Sergeï Kyslytsya, a dit lundi soir, lors d’une rencontre du Conseil de sécurité: «Nous sommes déterminés à trouver une solution politique et diplomatique, et nous ne répondrons pas aux provocations.»
Le chancelier Olaf Scholz a révélé que l’Allemagne révise l’approbation d’un gazoduc depuis la Russie, en réponse aux agissements de Moscou en Ukraine.
«Ça va certainement prendre du temps, si je puis m’exprimer ainsi», a dit M. Scholz, au moment où l’Occident s’apprête à punir Moscou pour ses gestes.
La décision est lourde de sens pour le gouvernement allemand, qui résiste depuis longtemps aux pressions des États-Unis et de plusieurs pays européens d’annuler le projet Nord Stream 2.
Washington prétend depuis plusieurs années que la construction d’un nouveau gazoduc pour exporter le gaz naturel russe vers l’Allemagne aggrave la dépendance européenne envers l’énergie russe.
Des dirigeants de l’Union européenne ont dit que le bloc s’apprête à imposer des sanctions à plusieurs dirigeants russes et aux banques qui financent les forces russes, afin de réduire l’accès de Moscou aux marchés financiers et des capitaux de l’UE.
Une femme porte un enfant alors qu’ils sont évacués de la région de Donetsk, le territoire contrôlé par un gouvernement séparatiste pro-russe dans l’est de l’Ukraine. | Crédit photo Roman Yarovitcyn pour l'Associated Press
Ces mesures «cibleraient ceux qui sont impliqués dans (la) décision illégale» de reconnaître l’indépendance de deux régions séparatistes ukrainiennes et d’y déployer des hommes, a dit l’UE par voie de communiqué.
Le communiqué n’a pas identifié les dirigeants russes visés par les sanctions.
Les sanctions «cibleraient aussi les transactions commerciales entre les deux régions séparatistes et l’UE, pour assurer que les responsables ressentent clairement les conséquences économiques de leurs gestes agressifs et illégaux», ont dit la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel.
Les ministres des Affaires étrangères de l’UE doivent se rencontrer à Paris au cours des prochaines heures pour discuter de la situation.
Le Royaume-Uni, même s’il ne fait plus partie de l’UE, a posé des gestes similaires. Le premier ministre Boris Johnson a annoncé que son pays imposait des sanctions à cinq banques russes et à trois individus bien nantis en lien avec les agissements militaires de la Russie contre l’Ukraine.
M. Johnson a précisé que les banques visées sont la banque Rossiya, la banque IS, la Banque générale, la banque Promsvyazbank et la banque de la Mer noire.
Il a ajouté que trois oligarques russes ayant des intérêts dans les domaines de l’énergie et des infrastructures, Gennady Timchenko, Boris Rotenberg et Igor, verront leurs actifs gelés au Royaume-Uni et qu’il leur sera interdit de visiter le pays.
M. Johnson a accusé le président Vladimir Poutine d’avoir «mis la table pour une offensive complète» contre l’Ukraine et il a prévenu que «d’autres sanctions sévères» suivront si cela se produit.
L’ambassadeur de l’Ukraine aux Nations unies a demandé à la Russie d’annuler sa reconnaissance de l’indépendance de deux régions séparatistes dans l’est du pays, de retirer ses troupes et de reprendre les discussions.
Sergeï Kyslytsya a déclaré lundi soir, lors d’une rencontre d’urgence du Conseil de sécurité, que l’Ukraine avait demandé cette réunion pour protester contre et pour condamner la décision «illégale et illégitime» de M. Poutine de reconnaître les régions contrôlées par les séparatistes.
M. Kyslytsya a dit que les frontières de l’Ukraine reconnues par la communauté internationale ne changeront pas, «peu importe les déclarations et les gestes de la Fédération de Russie».
Il a ajouté qu’on «pourrait considérer» que les décisions de M. Poutine constituent un retrait unilatéral de la part de la Russie de toutes les initiatives diplomatiques en cours pour régler le conflit qui perdure depuis huit ans dans l’est de l’Ukraine.
Un militaire ukrainien sort d'un véhicule de combat lors d'un exercice militaire, dans la région de Donetsk. | Crédit photo - Vadim Ghirda pour l'Associated Press
L’ambassadrice américaine aux Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a ridiculisé l’affirmation de M. Poutine selon laquelle les forces russes seront au Donbass pour maintenir la paix, estimant plutôt que leur présence servira certainement de prétexte à une nouvelle invasion de l’Ukraine.
«L’histoire nous enseigne que détourner le regard face à une telle hostilité sera un choix beaucoup plus coûteux», a-t-elle dit.