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Ceci dit, la tendance de la violence par arme à feu est à la baisse sur le territoire.
Les crimes contre la personne sont en hausse à Montréal, bien que la tendance de la violence par arme à feu est à la baisse sur le territoire, rapporte le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Le SPVM a dévoilé lundi son rapport annuel d’activités pour 2023 et «la tendance à la hausse du nombre de crimes contre la personne, observée au Québec comme ailleurs au Canada avant la pandémie, s’est confirmée» dans la dernière année, constate-t-on dans le document.
Le total des infractions au code criminel s’est élevé à 102 063, une hausse de 12% par rapport à 2022 (91 152 infractions). Le bilan général des infractions au Code criminel a connu une hausse de 24,5% en 2023 par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Plus spécifiquement, les crimes contre la personne ont augmenté respectivement de 29,4% durant cette période.
Plus isolément, soit dans la dernière année, le total des crimes contre la personne est parti en hausse de 13,2% avec 31 0000 infractions de ce type, incluant homicides, tentatives de meurtre, voies de fait, agressions sexuelles, vols qualifiés et autres.
Ceci dit, il y a eu une baisse de 26,7% des homicides entre 2022 et 2023, et le SPVM se félicite pour la baisse ponctuelle de la violence armée.
Selon les données du SPVM, le nombre de crimes contre la personne lors desquels une arme à feu était présente a baissé de 16,7% (469 événements en 2023 en comparaison avec 563 l’année présente). Cependant, sur cinq ans, cette donnée est demeurée stable (+0,8%).
Le SPVM attribue la tendance à la baisse de la violence par armes à feu à la visibilité policière, l’efficacité des enquêtes criminelles, la prévention et le renseignement.
Qu'à cela ne tienne, le mois de mai 2024 s’est avéré particulièrement macabre à Montréal, avec huit meurtres sur le territoire. Depuis le début de l'année, on dénombre 17 meurtres à Montréal. Il y en a eu 31 en 2022. Plusieurs citoyens ont témoigné de leur sentiment d’insécurité auprès de Noovo Info dans les dernières semaines.
Pour la suite des choses, le SPVM compte «se mériter la confiance de la population», se montrer «rassurant» pour les citoyens, «être craint du monde criminel» et «retrouver pleinement la capacité d’agir». En outre, le service policier mettra en place des partenariats avec les communautés locales en matière de services sociaux, de violence armée, de lutte contre la discrimination et de relations avec les Autochtones.
Le SPVM tente de mettre en œuvre un Plan de lutte contre les discriminations et le racisme, et les unités de première ligne du SPVM s’engagent à effectuer des activités de rapprochement et d’immersion locale.
En outre, une plateforme numérique doit offrir une plus grande accessibilité aux services du SPVM, et des changements devront être apportés comme l’actualisation du modèle de répartition des effectifs policiers sur le territoire montréalais ou encore la répartition des véhicules policiers en fonction de leur positionnement.
Au final, le plus important, c'est la concertation, affirme le chef du SPVM Fady Dagher, afin «d’anticiper les enjeux en étant connectés aux jeunes dans les quartiers».
M. Dagher a pris l'exemple fictif d'un jeune qui se marginalise dans un quartier donné, lors de la conférence de presse de présentation du rapport. «Les partenaires communautaires ont beaucoup plus d’expérience et peuvent nous informer pour qu’on puisse rencontrer le jeune et sa famille, et savoir ce qu'on peut faire avant que ça dérape», dit-il. «Ça prend l’expérience des services qui sortent dans la rue.»
«Sans la concertation des partenaires, on ne pourra pas y arriver.»
La mairesse Valérie Plante a d'ailleurs cherché à rassurer les Montréalais à ce sujet la semaine dernière en entrevue avec Noovo Info.
Pour Mme Plante, la preuve que le chef Dagher et le SPVM ont la bonne stratégie pour assurer la sécurité des Montréalais, c’est que, certes, il y a eu une augmentation de certains types de crimes violents, mais on a recensé moins d’événements impliquant des armes à feu.
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Selon la mairesse, l’ajout d’effectifs policiers n’est pas étranger à cette petite «bonne nouvelle» ce printemps. Avoir réalisé 312 embauches est parmi ce que le SPVM compte parmi ses réussites en 2023 en ayant limité les départs à 271, ce qui inclut les démissions, mais aussi les retraites et autres types de départs.
Mais strictement sur le plan des départs volontaires, qui ont diminué de 72 à 63 entre 2022 et 2024, «dans la très grande majorité, c’est pour des raisons purement personnelles […] qui sont hors de notre contrôle», a statué Cédric Couture, chef de la Direction des services de proximité du SPVM, lundi lors du point de presse.
Dans un autre d’ordre d’idées, les chiffres sur les crimes contre la propriété frappent l’imaginaire ؘ– particulièrement en ce qui concerne les vols de véhicules, dont le volume a doublé depuis cinq ans. Le SPVM a enregistré 11 756 vols de véhicules à moteur en 2023, en hausse de 22,7% par rapport à 2022 (9583 vols).
«Ce phénomène s’explique notamment par les perturbations économiques engendrées par la pandémie de COVID-19 et la pénurie de véhicules neufs et de pièces qui a suivi», explique le SPVM. «La rareté des véhicules disponibles a fait augmenter leur valeur, les rendant ainsi plus alléchants pour les voleurs. La vaste majorité des véhicules volés au Canada sont exportés pour être vendus à l’étranger.»
Le port de Montréal est d'ailleurs devenu un point de transit prisé par les réseaux criminels par lequel beaucoup de véhicules volés quittent le Canada. Le phénomène est particulièrement répandu au Québec et en Ontario. Dans la lutte contre ce fléau, le gouvernement Trudeau a annoncé en février dernier une aide de 15 millions $ pour soutenir le travail des forces de l’ordre.
Le gouvernement fédéral affirme qu'environ 90 000 voitures sont volées chaque année au Canada, ce qui entraîne des coûts d'environ 1 milliard $ pour les assurés et les contribuables canadiens. Au Québec, il y a eu «trois fois plus» de dossiers de vols de véhicules ouverts l'an dernier par rapport à 2019, selon ce qu'a déclaré la directrice générale de la Sûreté du Québec (SQ), Johanne Beausoleil, en février dernier.