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Dominic Leblanc ne manquera pas d'ouvrage dans son nouveau poste.
En tant que ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino avait une assiette pleine de questions en suspens et d'initiatives législatives.
Son successeur, Dominic LeBlanc, a beaucoup d'enjeux sur lesquels se pencher – du contrôle des armes à feu et de la modernisation de la GRC aux services de police des Premières Nations et à la lutte contre les crimes financiers.
Dans le cadre d'un important remaniement ministériel mercredi, M. LeBlanc devient ministre de la Sécurité publique, des Institutions démocratiques et des Affaires intergouvernementales.
Le député du Nouveau-Brunswick a une longueur d'avance sur une question clé – répondre aux préoccupations concernant l'ingérence présumée de la Chine dans les affaires canadiennes.
Le mois dernier, le premier ministre Justin Trudeau a demandé à M. LeBlanc de consulter des experts et les partis d'opposition sur les prochaines étapes, y compris une éventuelle enquête publique sur l'ingérence étrangère.
«Je demeure très optimiste quant à notre capacité de travailler ensemble, d'arriver à un consensus approprié pour renforcer nos institutions démocratiques», a déclaré M. LeBlanc peu après la cérémonie d'assermentation qui s'est déroulée mercredi à Rideau Hall.
«C'est un exercice complexe. Mais la bonne nouvelle, c'est que nous avons fait d'énormes progrès ensemble. Nous avons eu des conversations plus tôt cette semaine. J'espère avoir d'autres conversations dans le courant de la semaine. Et j'espère avoir quelque chose d'important à annoncer à mes collègues le plus tôt possible», a-t-il ajouté.
Le gouvernement réfléchit également à la création d'un registre de transparence sur les influences étrangères afin de mieux surveiller les personnes et les organisations agissant au nom d'autres pays.
M. LeBlanc a déclaré qu'il était impatient de discuter de la proposition de registre avec son ministère et ses collègues, «reconnaissant qu'il s'agit d'un élément important du renforcement de la capacité du Canada à contrer l'ingérence étrangère».
De plus, M. LeBlanc supervisera la mise en place du coordonnateur national de la lutte contre l'ingérence étrangère, qui sera basé au ministère de la Sécurité publique.
Une autre priorité sera de faire passer la législation sur le contrôle des armes à feu, actuellement examinée par le Sénat, en tant que loi et d'adopter des règlements cruciaux pour étoffer le projet de loi.
La pièce législative prévoit un gel national des armes de poing, une augmentation des sanctions pour le trafic d'armes à feu, une réduction des armes fantômes de fabrication artisanale et de nouvelles mesures pour empêcher que les armes à feu ne tombent entre les mains des auteurs de violences conjugales.
Le projet de loi prévoit également l'interdiction des armes à feu d'assaut dans le cadre d'une nouvelle définition technique qui s'appliquerait aux modèles conçus et fabriqués après l'entrée en vigueur du projet de loi.
Une tentative d'amender le projet de loi en novembre dernier pour inclure une telle définition a échoué lorsque les députés conservateurs et certains propriétaires d'armes à feu s'y sont vivement opposés, affirmant que cela rendrait illégales de nombreuses carabines de chasse et de nombreux fusils de chasse couramment utilisés.
Les groupes de contrôle des armes à feu ont contesté cette évaluation, mais le tumulte a fait dérailler les audiences du comité de la Chambre des communes et a créé un casse-tête politique très médiatisé pour M. Mendicino.
M. LeBlanc devra également mettre en œuvre un programme fédéral de rachat d'armes à feu, prévu de longue date, et relancer le Comité consultatif canadien sur les armes à feu, qui fournira des conseils sur la classification des armes à feu.
Élu pour la première fois en 2000, le député du Nouveau-Brunswick fait depuis longtemps partie du cercle de confiance de M. Trudeau. M. LeBlanc a déjà été responsable de plusieurs portefeuilles, dont celui des Affaires intergouvernementales, des Infrastructures et des collectivités, ainsi que des Pêches.
Compte tenu de la résistance au projet de loi sur les armes à feu dans certaines régions du pays, il est probablement utile d'avoir un ministre de la Sécurité publique qui a l'habitude de travailler avec succès avec les provinces, selon Blake Brown, historien à l'Université Saint Mary's à Halifax.
«Il est bien connu pour ses compétences à faire avancer les dossiers, a déclaré M. Brown en entrevue. Le fait qu'ils l'aient chargé de ce portefeuille me semble donc indiquer qu'ils veulent que ce soit une personne compétente qui s'en charge, et non un débutant.»
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M. LeBlanc prend aussi les rênes de la Sécurité publique dans un contexte d'un nouveau débat sur le rôle de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
Il reste notamment à renforcer le Conseil consultatif de gestion pour la GRC et à revoir son rôle de police contractuelle dans plusieurs provinces et territoires.
M. LeBlanc devra également faire face aux préoccupations des groupes de la société civile concernant deux projets de loi présentés au Parlement – l'un visant à créer un nouvel organe de surveillance pour la GRC et l'Agence des services frontaliers du Canada et l'autre visant à donner aux autorités de nouveaux outils pour répondre aux dangers émergents dans le cyberespace.
Parmi les autres tâches qui incombent au ministre LeBlanc, figurent entre autres: