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Une enquête de La Presse publiée mardi démontre qu'environ 70 % des services offerts sur Clic Santé le sont dans une clinique privée.
La CSN affirme n'être «absolument pas» surprise par une enquête de La Presse publiée mardi qui démontre qu'environ 70 % des services offerts sur Clic Santé le sont dans une clinique privée et que plus la moitié des services proposés sur la plateforme dans laquelle Québec a investi 77 millions sont payants.
«Sommes-nous surpris? Absolument pas. Cette plate-forme envoie depuis longtemps les personnes qui ont besoin de soins vers le privé, au détriment du réseau public», a réagi la CSN dans un mémo envoyé aux médias.
L'organisation syndicale ajoute être convaincue que pour améliorer l'accès au réseau public, «il faut mettre fin à l'exode des médecins vers le secteur privé».
«[Il faut] cesser d’octroyer des permis de cliniques privées à but lucratif et décréter un moratoire sur tous les projets de privatisation du travail et des tâches effectués par le personnel du réseau public», conclut la CSN dans son message.
Il aura suffi de quelques clics à Noovo Info pour confirmer que l'offre de rendez-vous en clinique privée sur Clic Santé surpasse - et de loin - l'offre dans le réseau public. Une recherche pour dénicher un rendez-vous auprès d'un médecin avec le code postal J2B 0A1, un code postal du Centre-du-Québec, mène aux services d'une vingtaine de cliniques privées situées dans un rayon de 100 kilomètres. Toutes les consultations offertes, en téléconsultation ou en présentiel, sont payantes. Les prix consultés par Noovo Info variaient de 135 $ à 195 $ pour une rencontre.
Noovo Info a aussi effectué une recherche rapide pour obtenir d'autres services liés à la santé, dont la vaccination, et cette fois, la recherche présentait plusieurs options gratuites, à même le secteur public.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a réagi à l’article de La Presse via le réseau social X en mentionnant que Clic santé est une entreprise privée qui a plusieurs clients, dont les établissements de santé.
«Nous n’avons donc pas de contrôle pour le moment sur l’offre de rendez-vous qui est rendue disponible par Clic santé», écrit-il en ajoutant «il y a beaucoup de plateformes présentement et les gens, avec raisons, ont du mal à s’y retrouver».
Christian Dubé précise que le ministère de la Santé travaille actuellement, dans les nouvelles ententes avec les Groupes de médecine familiale (GMF), à ce qu’il y ait plus de rendez-vous disponibles pour les Québécois «au moment [où] ils en ont besoin».
«Les négociations avec le syndicat des médecins (FMOQ) joueront un rôle important pour y arriver», précise le ministre de la Santé.
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M. Dubé a aussi rappelé que Santé Québec — l'agence qui est récemment devenue l'unique employeur de 330 000 travailleurs du réseau de la santé au Québec — développe la plateforme Votre Santé «pour que celle-ci devienne, en 2025, le seul portail de rendez-vous, public et disponible pour tous.»
Déclaration concernant Clic santé (10/12/2024)👇🏼 pic.twitter.com/KmRcqRCaTo
— Christian Dubé (@cdube_sante) December 10, 2024
L’entreprise derrière Clic Santé, Trimoz Technologies, a voulu à son tour apporter des précisions «sur son rôle dans l’écosystème de la santé québécois».
«Clic Santé est une plateforme neutre qui reflète fidèlement l'offre de soins disponible au Québec, tant dans le réseau public que privé. Elle ne contrôle en aucun cas la disponibilité offerte par le réseau de la santé», écrit-on dans un communiqué acheminé aux médias.
Trimoz Technologies affirme par ailleurs que les données réelles d'utilisation de la plateforme démontrent que «92 % des plages horaires disponibles sont pour des services sans frais, et que 91 % des rendez-vous effectivement pris par les citoyens sont également sans frais».
Trimoz Technologies fait toutefois une précision : «l'analyse des disponibilités doit tenir compte d'une réalité opérationnelle importante : les fournisseurs de soins de santé, notamment les pharmacies, peuvent offrir plusieurs types de services dans un même créneau horaire. À première vue, le moteur de recherche peut à un moment donné afficher davantage de rendez-vous payants. Cependant, la vaste majorité de l'offre totale de services demeure gratuite et accessible.»
Clic Santé rappelle du coup que l'ordre d'affichage des rendez-vous repose uniquement sur la proximité géographique avec le citoyen. «Aucune entreprise ne peut acheter une meilleure visibilité dans les résultats de recherche. Cela n'a jamais été le cas et ne sera jamais le cas», explique-t-on.
«La plateforme ne contrôle pas l'offre de soins, elle ne fait que la refléter. Si le réseau public augmente son offre de rendez-vous sur Clic Santé, tous les Québécois bénéficieront immédiatement d'un meilleur accès puisque c'est ici qu'ils ont le réflexe de prendre leurs rendez-vous», a conclu Stéphane Lajoie, président de Trimoz Technologies.