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L’établissement d’enseignement supérieur évalue maintenant les prochaines étapes.
L’Université McGill a annoncé mardi qu’elle cesse de négocier avec les manifestants du campement propalestinien.
L’établissement d’enseignement supérieur évalue maintenant les prochaines étapes, a déclaré Deep Saini, recteur et vice-chancelier, dans un communiqué diffusé mardi.
«Malgré nos tentatives renouvelées pour discuter de bonne foi, les représentants du campement ont maintenu que leurs demandes ne feraient pas l’objet de négociations, tout en accusant l’Université de ne pas vouloir engager de véritable dialogue», a écrit M. Saini, qui rapporte que les manifestants ont refusé vendredi dernier par courriel la dernière offre de McGill, tout comme une offre de médiation.
Les militants propalestiniens campent depuis avril dernier sur des terrains du campus de l'Université McGill, au centre-ville de Montréal. Ils affirment que la dernière offre de l'établissement est bien loin de ce qui serait nécessaire pour les convaincre à partir.
Plusieurs groupes impliqués dans ce campement ont publié une déclaration commune qualifiant la dernière offre de «risible» et de «réponse immatérielle» à leurs demandes. McGill dit pourtant être «résolue à promouvoir les actions concrètes reflétant ses valeurs, ses principes et sa mission principale».
McGill avait publié lundi une nouvelle offre comprenant une proposition visant à revoir ses investissements dans les fabricants d'armes et à accorder une amnistie aux étudiants qui participent au campement. L'université soutenait qu'elle avait également proposé de divulguer davantage d'investissements, pour inclure cette fois des placements inférieurs à 500 000 $, et de soutenir les étudiants palestiniens déplacés par la guerre dans la bande de Gaza.
Les membres du campement ont refusé cette offre. Pour eux, l'administration de McGill continue de reporter l'adoption de mesures substantielles en matière de désinvestissement et que la dernière offre de l'université ne contient aucun plan concret visant à rompre les liens avec les institutions israéliennes. Les militants affirment que leurs revendications sont simples, à commencer par la réaffectation immédiate des fonds provenant des investissements dans des entreprises liées à l'armée israélienne.
Pourtant, «des propositions similaires ont mené au démantèlement pacifique de campements érigés sur le campus d’autres universités», a dit le recteur Saini. Par exemple à l'UQAM, des manifestants ont démantelé leur propre campement lors de la première semaine de juin. Ils s'étaient dits satisfaits d'une résolution adoptée par le conseil d'administration de l'université concernant la situation sur le territoire palestinien et en Israël.
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L'Université McGill continue de penser que le campement est illégal et s'inquiète de «gestes d’intimidation et de harcèlement à l’endroit de membres de la population étudiante, du personnel et du corps professoral». On déplore notamment la brève occupation d'un bâtiment administratif par des manifestants. Au terme de l'intervention des forces de l'ordre, quinze d'entre eux ont été arrêtés. En outre, une publication qui invite les gens à participer à des cours sur la «révolution» dans un «programme de camp d’été» sur les lieux du campement n'est pas appréciée par le vice-chancelier Saini. Une des images de cette promotion montre des personnes avec des mitraillettes à la main.
«Malgré nos tentatives de discussion avec les personnes qui représentent le campement, nous constatons des agissements de plus en plus répréhensibles», a écrit M. Saini dans sa communication publique aussi envoyée aux étudiants de l'établissement. «Par ailleurs, les dépenses entraînées par la situation ne font qu’augmenter, et nos activités s’en trouvent perturbées.»
Le recteur exige donc toujours le démantèlement du campement et dit que McGill en est à «explorer les mesures légales à notre disposition pour recouvrer les coûts associés aux dommages que nous avons subis».
La demande d'injonction interlocutoire de McGill pour le démantèlement du campement reviendra devant les tribunaux le 25 juillet prochain. Selon l'un des avocats représentant l'établissement, les délais sont considérés comme étant «normaux» en raison de la preuve présentée.
Avec de l'information de La Presse canadienne.