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La formation politique réclame le déclenchement de la commission tant souhaitée d'ici la fin de la session parlementaire, officiellement prévue vendredi.
Le chef bloquiste Yves-François Blanchet a bon espoir que le gouvernement fédéral annoncera au cours des «prochains jours» l'enquête publique et indépendante sur l'ingérence étrangère réclamée depuis des mois par l'ensemble des partis d'opposition.
Il a exprimé mercredi avant-midi son «optimisme«, disant être encouragé par ses discussions «assez intensives» avec le ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, qui pointent selon lui dans la direction d'une «entente» à être conclue «dans les prochaines heures«.
L'accord serait minimalement entre les libéraux, le Bloc québécois et probablement les néo-démocrates, a indiqué M. Blanchet, qui croit que les conservateurs pourraient même donner leur appui. Il «présume» que l'enquête pourrait être mise en place cet été et commencerait à l'automne.
Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, est catégorique qu'il doit y avoir atteinte d'un «consensus». Il a été, en entrevue avec La Presse Canadienne, moins loin que le chef bloquiste dans son optimisme, le qualifiant de «prudent», et suggérant qu'il ne voulait pas se réjouir trop vite.
«Je ne veux pas réduire la pression parce que ce n'est pas un fait accompli. (Le gouvernement) ne s'est pas engagé à dire "oui" à une enquête publique. [...] Il y a du travail qu'il reste», a-t-il dit.
Si M. Blanchet n'a pas voulu révéler d'informations «dans le détail» sur l'état des discussions entre partis, ila soutenu que «l'entièreté des demandes» de sa formation seraient satisfaites. Ainsi, la personne qui présiderait l'enquête serait choisie dans un processus qui permettrait d'obtenir «l'assentiment [...] de l'ensemble des partis de la Chambre des communes».
L'enquête porterait «essentiellement sur les ingérences chinoises, mais sans nécessairement s'y restreindre, et [...] essentiellement sur les ingérences électorales, mais sans nécessairement s'y restreindre», a-t-il résumé dans un point de presse qui visait à dresser le bilan de la session parlementaire.
Quant au mandat, à la durée et aux paramètres de l'enquête, le Bloc s'en remettrait au commissaire, puisqu'il serait indépendant. M. Blanchet `présume' que l'enquête pourrait être mise en place cet été et commencerait à l'automne.
La formation politique réclame le déclenchement de la commission tant souhaitée d'ici la fin de la session parlementaire, officiellement prévue vendredi. Les néo-démocrates et conservateurs prônent aussi l'urgence.
En mêlée de presse à son arrivée à la période des questions, le premier ministre Justin Trudeau n'a pas démenti la suggestion d'un journaliste qu'il aurait changé son fusil d'épaule sur l'idée d'une commission d'enquête.
«Notre préoccupation, maintenant, c'est de s'assurer que les différents partis d'opposition sont d'accord avec le processus qu'on mettrait de l'avant, avec les termes de référence, avec la personne qui pourrait être nommée, ou les personnes qui pourraient être nommées, pour que justement ce travail soit pris au sérieux par tout le monde et on pourrait livrer les bonnes solutions», a-t-il déclaré.
Cette entente recherchée entre partis vise à ce que «ce travail soit pris au sérieux par tout le monde» et à permettre de «livrer les bonnes solutions», a poursuivi M. Trudeau. Il a dit vouloir éviter «qu'on retombe dans le genre de partisanerie (et) attaques personnelles qu'on a vues» par le passé.
À ce stade, le premier ministre refuse de préciser quand une annonce pourrait avoir lieu. Son leader parlementaire, Mark Holland, s'est avancé en disant que les discussions progressaient bien.
«Je m'attends à des nouvelles (à ce sujet) très bientôt étant donné la nature productive de ces conversations», a-t-il affirmé en fin d'après-midi.
Il a par ailleurs indiqué que le moment où les Communes ajourneront leurs travaux - ce qui aura lieu au plus tard vendredi, mais qui pourrait survenir mercredi soir ou jeudi - dépend de discussions qui ont cours avec les partis d'opposition. Il jugequ'il est donc trop tôt pour tirer une conclusion.
À savoir si ces discussions, qu'il qualifie de «bonnes», impliquent que le gouvernement accepte la tenue d'une enquête publique, M. Holland a déclaré qu'il n'entrera pas «dans les détails».
Le printemps dernier, M. Trudeau avait délégué la question de la tenue, ou non, d'une enquête publique et indépendante à un rapporteur spécial, l'ex-gouverneur général David Johnston. Ce dernier a tranché en défaveur dans les recommandations de son rapport préliminaire.
M. Johnston, que les partis d'opposition accusent de partialité - en réalité ou en apparence - a démissionné et M. LeBlanc a ensuite tendu la main aux autres formations politiques pour trouver un terrain d'entente sur la suite des choses.