Début du contenu principal.
La gouverneure générale Mary Simon croit que le Canada devait trouver un moyen de poursuivre la collaboration en Arctique, tout en tenant la Russie responsable de son invasion de l'Ukraine.
La gouverneure générale Mary Simon croit que le Canada devait trouver un moyen de poursuivre la collaboration en Arctique, tout en tenant la Russie responsable de son invasion de l'Ukraine.
En entrevue au retour de sa visite d’État en Finlande, la gouverneure générale a souligné que les enjeux liés aux peuples autochtones, la recherche et le changement climatique transcendent les frontières.
Elle a toutefois reconnu que la situation était «très difficile».
À lire | Au tour de la Russie d'être frappée par des drones
Le premier ministre Justin Trudeau a envoyé Mme Simon à Helsinki ce mois-ci pour marquer le 75e anniversaire des relations diplomatiques entre le Canada et la Finlande, aux côtés d’une délégation de chercheurs sur l’Arctique et de représentants du gouvernement.
Cette visite intervient alors que la Finlande cherche à resserrer ses liens militaires avec d’autres pays occidentaux à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La Finlande partage une frontière de 1340 kilomètres avec la Russie. Le pays a maintenu une armée forte au cours des dernières décennies, mais a évité tout alignement officiel avec l’alliance militaire de l’OTAN.
C’était jusqu’à l’année dernière, lorsque la Suède et la Finlande ont demandé à rejoindre l’OTAN, le Canada étant le premier pays à voter pour leur adhésion au groupe.
En octobre dernier, le gouvernement finlandais a peaufiné la stratégie arctique qu’il avait publiée un an auparavant, affirmant que l’invasion de l’Ukraine signifiait qu’une nouvelle guerre froide était en cours.
Celle-ci appelle la Finlande à essayer de maintenir une «relation fonctionnelle» avec la Russie voisine sur des questions telles que le changement climatique et les peuples autochtones, mais rien d’autre.
En entrevue, Mme Simon a dit qu’il était clair que le Canada devra encore collaborer avec la Russie et tous les pays de l’Arctique sur des questions comme le changement climatique et les peuples autochtones.
«Ce qui est important dans chacun des pays, c’est de comprendre comment vous pouvez continuer à travailler ensemble lorsqu’une guerre terrible se déroule (ce qui est) contradictoire à l’ordre international fondé sur des règles», a-t-elle indiqué.
Mme Simon a souligné que cela ne signifie pas d’entretenir des liens profonds avec la Russie.
«Pour le Canada, nous prenons très au sérieux notre responsabilité de défendre notre souveraineté dans le Nord. Et nous continuerons certainement de protéger les intérêts canadiens au pays et à l’étranger», a-t-elle expliqué.
«Ce qui se passe dans le Nord a un impact sur le monde, et quand on regarde les problèmes de sécurité et les changements climatiques, le monde y prête plus que jamais attention», a fait valoir la gouverneure générale, une Inuk qui a grandi dans le nord du Québec.
Avant d’entrer en fonction comme gouverneure générale, Mme Simon a travaillé fort sur le Cadre stratégique pour l’Arctique et le nord du Canada, dirigeant des dizaines de consultations dans tout le Nord canadien.
Auparavant, elle était ambassadrice du Canada au Danemark, un rôle axé sur la collaboration avec les Inuits du Groenland.
Mme Simon a noté que le Grand Nord a généralement évité les conflits géopolitiques au fil des décennies, mais qu’il fait l’objet d’une attention croissante en tant que lieu d’extraction des ressources et de voies de navigation.
«L’Arctique (…) a toujours été la région de la coopération. Et des défis en matière de sûreté et de sécurité sont récemment apparus à mesure que l’importance stratégique de la région grandit.»
La tension a été particulièrement notable au sein du forum intergouvernemental du Conseil de l’Arctique, dont les activités sont largement en suspens depuis l’invasion de la Russie.
L’organisation, que Mme Simon a aidé à fonder, coordonne la recherche circumpolaire, les routes maritimes et les services de recherche et de sauvetage entre huit pays ainsi que les nations autochtones.
Mme Simon a souligné la situation délicate à laquelle le Conseil de l’Arctique est confronté.
«L’élévation du niveau de la mer a un impact direct», a-t-elle mentionné à propos de la région.
«Ce sont des choses sur lesquelles nous devons continuer à travailler ensemble.»