Début du contenu principal.
Il pourrait s’écouler deux ans après l’adoption du projet de loi sur l’aide médicale à mourir pour que les demandes anticipées puissent être faites.
Il pourrait s'écouler deux ans après l'adoption du projet de loi sur l'aide médicale à mourir (AMM) pour que les demandes anticipées puissent être faites.
Les personnes avec un diagnostic d'Alzheimer devront donc s'armer de patience.
Voyez notre entrevue avec le député péquiste Joël Arseneau sur ce sujet dans la vidéo de cet article.
La ministre des Aînés, Sonia Bélanger, a expliqué qu'il fallait du temps pour harmoniser la nouvelle mouture de l'AMM avec les autres lois. «Il faut bien faire les choses. On a du travail à faire au sein de notre gouvernement et de notre ministère pour accompagner les personnes correctement», a-t-elle expliqué.
«Bien sûr, on aurait souhaité que ce soit plus rapide. On comprend qu'il y a peut-être des personnes qui vont être déçues», a ajouté la ministre.
L'étude détaillée du projet de loi sur l'aide médicale à mourir est terminée. Les parlementaires espèrent toujours le faire adopter d'ici la fin de la session, le 9 juin.
La ministre a assuré que ce serait un vote libre pour la députation caquiste. «Je suis confiante que la grande majorité va être en faveur», a-t-elle soutenu.
Également, le projet de loi va modifier la loi initiale sur l'AMM pour permettre à une personne de recevoir les soins de fin de vie dans le lieu où elle le voudra.
Cet amendement fait suite aux révélations de La Presse au sujet des salons funéraires qui offraient l'AMM.
La Loi sur l'aide médicale à mourir précise, à l'article 4, qu'une personne peut demander des soins de fin de vie «dans une installation maintenue par un établissement, dans les locaux d'une maison de soins palliatifs ou à domicile».
Le terme «établissement» englobe «tout établissement visé par la Loi sur les services de santé et les services sociaux qui exploite un centre local de services communautaires, un centre hospitalier ou un centre d'hébergement et de soins de longue durée».
À VOIR | L'étude du projet de loi sur l’aide médicale à mourir est terminée
«On ajoute une quatrième option qui est: "selon la volonté de la personne"», a expliqué la ministre.
Cette pratique sera toutefois encadrée. Le projet de loi stipule maintenant que «nul ne peut faire la promotion ou la publicité d'un bien ou d'un service fourni dans le cadre d'une activité commerciale en l'associant directement ou indirectement à l'aide médicale à mourir».
Il ne sera pas non plus possible de charger des frais, par exemple pour la location d'une sallem pour offrir l'AMM.
Également, le lieu choisi devrait être approuvé par un directeur des services professionnels ou le directeur des soins infirmiers.
Le député péquiste Joël Arseneau, quant à lui, a encore des réserves sur l'idée de permettre d'offrir l'AMM dans n'importe quels lieux.
«J'ai un malaise avec le fait qu'on n'a pas pu mener des consultations complètes sur ce dossier-là. (...) C'est une balise minimale, mais donc il faudra demeurer vigilant parce qu'effectivement il y a une ouverture», a-t-il dit.
La députée solidaire Christine Labrie dit avoir eu un profond malaise lorsqu'elle a appris que l'AMM pouvait être offerte dans les salons funéraires. Elle affirme maintenant être satisfaite avec les amendements.
«Il y a quand même des balises importantes qu'on vient de mettre, notamment personne ne va faire de l'argent avec ça», a-t-elle lancé.
La députée libérale Elisabeth Prass se dit à l'aise avec l'encadrement, mais déplore le délai pour les demandes anticipées. «Donc, il y a des gens qui sont aptes aujourd'hui qui, d'ici 24 mois, ne seront peut-être plus aptes et donc n'auront plus le pouvoir de faire une demande anticipée. Il y a eu une certaine déception à cet égard-là», a-t-elle affirmé.