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En réaction à la décision du juge Matthieu Poliquin de trancher en faveur de l'absolution conditionnelle de l’ingénieur Simon Houle, accusé d’agression sexuelle, une manifestation était organisée devant le Palais de justice de Montréal, dimanche.
En réaction à la décision du juge Matthieu Poliquin de trancher en faveur d’une absolution conditionnelle dans le dossier de l’ingénieur Simon Houle, accusé d’agression sexuelle, une manifestation était organisée devant le Palais de justice de Montréal, dimanche.
Sur Facebook, environ 1000 personnes ont indiqué vouloir participer à l’événement ou être intéressées à le faire. Dans la description de l’événement, les organisatrices de la manifestation estiment qu’il est «utopiste» que tous les crimes de nature sexuelle puissent être traduits devant la justice.
En début d'après-midi, une centaine de manifestants étaient rassemblés devant le Palais de justice de Montréal.
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«La décision du juge Matthieu Poliquin, ayant suscité l'indignation générale a tout de même respecté le fonctionnement du système de droit, système qui ne sera pas changé avec la mise en place du tribunal spécialisé, qui lui, vient pallier au manque de soutien aux victimes/survivantes de violences sexuelles et qui ne change aucunement les règles de droits qui vont continuer à permettre des absolutions conditionnelles et/ou inconditionnelles dans des situations similaires», relève Alexandra Dupuy, de l’équipe d’organisation de l’événement.
«La décision du juge Matthieu Poliquin est l’arbre qui cache la forêt, car le système n’a jamais pas été ''brisé'' ; il a été conçu pour fonctionner exactement comme ça», affirme de son côté Zoyanne Coté, co-organisatrice de la manifestation.
Jointe à l'issue de la manifestation, Alexandra Dupuy s'est dite satisfaite de la tenue de l'événement organisé en solidarité «à l’égard de toutes les victimes/survivantes, oubliées par la société»
«On a eu une des Courageuses qui a pris parole, des personnes des milieux étudiants qui ont mené la lutte contre les violences sexuelles à même les universités et cégeps. C'était vraiment une belle démonstration de solidarité», explique Mme Dupuy.
La co-organisatrice ajoute qu'en plus d'une manifestation en appui aux victimes de violence sexuelle, la manifestation se voulait aussi être un appel à l'action. «C'est un appel à remettre en question la manière dont le système criminel fonctionne dans des cas d'agression sexuelle. La décision du juge Poliquin, elle n'est pas exceptionnelle, c'est quelque chose qu'on a déjà vu dans le passé. C'est juste que dans le cas de Simon Houle, ça a été médiatisé, souligne-t-elle. On oublie que la défense concernant d'avoir un emploi et de voyager qui a été mis de l'avant, elle utilisait la jurisprudence de Gilbert Rozon en 1999. C'est un problème qui est récurrent.»
Le Tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle n'offre pas une solution suffisamment large, selon Mme Dupuy. Selon elle, davantage d'énergie devrait être déployée à prévenir les violences sexuelles, surtout chez les jeunes.
D’autres manifestations concernant cette affaire ont déjà eu lieu à Québec et à Trois-Rivières.
Rappelons que Simon Houle a reconnu avoir agressé sexuellement une femme en avril 2019, à l’occasion d’une soirée entre amis. Il a été condamné à une absolution conditionnelle accompagnée notamment d’une ordonnance de probation de trois ans.
Dans son jugement, le juge Matthieu Poliquin indique: «Une peine autre qu’une absolution aurait un impact significatif sur sa carrière d’ingénieur. Cette profession nécessite de voyager à travers le monde.»
Cette décision a provoqué de vives réactions autant dans la population qu’auprès des organismes œuvrant auprès des victimes d’agression sexuelle.