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Politique
Chronique |

Victor Henriquez | Un dernier débat pour une dernière chance

En vue de cet exercice d’équilibrisme politique et de communication, Victor Henriquez se permet de vous partager ses prédictions et perspectives sur chacun des chefs.

Les cinq chefs des partis principaux du Québec se présenteront dans un deuxième débat.
Les cinq chefs des partis principaux du Québec se présenteront dans un deuxième débat.

Soyons honnêtes ! Même pour les fanatiques de politique comme moi, cette élection ne passera pas à l’histoire comme la plus excitante et la plus imprévisible. Alors que le vainqueur majoritaire est assuré à 99 % de remporter l'élection et qu’il n’y a jamais eu de volonté de changement de la part des électeurs, la seule inconnue reste à savoir dans quel ordre finiront les partis d’opposition. Ce sera donc, à mes yeux, la raison principale pour laquelle les gens regarderont le débat de ce soir.

En vue de cet exercice d’équilibrisme politique et de communication, je me permets de vous partager mes prédictions et perspectives sur chacun des chefs.

François Legault doit sortir du ring

Cette campagne ne semble pas très plaisante pour le premier ministre en titre. Malgré une position enviable de meneur incontesté de cette élection, nous avons senti le chef de la Coalition avenir Québec particulièrement inconfortable depuis le déclenchement du 28 août dernier. Attaqué de toute part, on a vu un homme maladroit dans ses déclarations, inutilement acerbe avec ses adversaires et étonnamment bouillant lors du premier débat de la campagne. Pour cette dernière joute, il devrait laisser le « ring » à ceux pour qui ça peut changer quelque chose. Chaque intervention ce soir devrait plutôt lui servir à rappeler ce qu’il veut faire pour les gens, à rappeler son expérience économique et à mettre en valeur son équipe de candidats. Comme un boxeur prudent qui mène au dernier round, il n’a pas besoin de se lancer à l’attaque.

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Éric Duhaime à la conquête du centre

S’il y’en a un qui peut être satisfait de sa campagne, c’est bien Éric Duhaime. Que l’on soit d’accord ou pas avec ses idées, il mobilise ses troupes, communique très clairement ce qu’il voudrait faire et fait les rassemblements les plus populaires de la campagne. Maintenant que le vote « de sa base » est assuré, il a commencé à prendre un virage vers le centre pour élargir son électorat. Attendez-vous à l’entendre se positionner comme un chef de centre droit, un partisan déçu de la CAQ et un ancien adéquiste, lors de ce débat. Cela a pour but de lui permettre de conquérir quelques partisans libéraux de droite qui ne se reconnaissent plus au PLQ et des caquistes/adéquistes déçus. Cette opération de normalisation et de séduction pourrait être très « payante » pour les conservateurs, notamment dans la grande région de Québec où le terreau est particulièrement fertile pour faire des gains concrets en termes de sièges.

GND doit sortir le vote

Avec sa déclaration-choc de cette semaine sur la lutte à deux, Gabriel Nadeau-Dubois aura une « cible dans le dos » durant tout le débat de ce soir. Les trois autres partis d’opposition voudront lui faire sentir leur présence, notamment chez les libéraux qui se préparent à quelques luttes serrées avec les solidaires dans des comtés de Montréal. Gabriel Nadeau-Dubois a habilement commencé à positionner sa question de l’urne avec cette déclaration : avoir une opposition diamétralement opposée à la CAQ.

Maintenant, la suite sera, selon moi, de placer les autres partis comme des « cousins » de la Coalition. De cette façon, il tentera de fédérer les opposants du gouvernement dans les comtés où la lutte est serrée.

PSPP au-delà de la victoire morale

Pour Paul Saint-Pierre Plamondon, la campagne va bien depuis le début. Cependant, on est très loin de pouvoir transformer ce succès d'estime en sièges pour le PQ. Pourquoi ? Simplement parce que la CAQ est forte dans la grande majorité des comtés traditionnellement prenables pour le PQ. Bien sûr, il reste des comtés où le PQ peut sauver sa députation notamment en Gaspésie, aux Îles et, dans une moindre mesure, Rimouski, Camille-Laurin et Joliette où ils font bonne figure et où la performance du chef peut leur donner des résultats concrets. PSPP tentera donc de continuer à motiver le retour au bercail des souverainistes caquistes et des solidaires dans ces comtés prenables pour assurer la survie de son parti.   

Anglade et l’énergie du désespoir

Quelle résilience ! Malgré une campagne difficile, des erreurs qui s’accumulent et des chiffres jamais vus dans l’histoire récente du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade continue à faire campagne avec le sourire et une énergie qui l’honore. Cependant, cela ne changera pas le fait que les francophones n’écoutent plus et que les anglophones et allophones désertent le PLQ comme jamais. C’est pourquoi je m’attends à ce que Mme Anglade aborde le débat avec l’énergie du désespoir et avec une cible claire vers ses clientèles traditionnelles. Elle attaquera certainement QS qui espère ravir son propre comté. Pour elle, le secret sera la simplicité du message, car elle a tendance à manquer de clarté depuis le début de la campagne. Rappelons quand même que le PLQ peut encore rester l’opposition officielle si elle sauve les meubles à Montréal. 

La semaine dernière, Les débatteurs de Noovo ont discuté de l’influence des débats des chefs. Je comprends que l’exercice peut être pénible quand il devient cacophonique, mais ça reste le meilleur moment pour comparer les visions et les positions de chaque parti. Après ça, il sera temps de faire votre choix et surtout d’aller voter puisque le vote anticipé débute dimanche.

C’est d’ailleurs le message que j’espère entendre de tous les partis, car quelle que soit l’allégeance, le vote est la seule chose qui protège la démocratie.