Début du contenu principal.
Déclinons l’ABC de cette histoire qui monopolise la vie politique et médiatique américaine.
Donald Trump a écrit mardi une autre page d’histoire. Il est devenu le premier ex-président des États-Unis à être accusé dans le cadre d’une enquête criminelle.
Déclinons donc l’ABC de cette histoire qui monopolise la vie politique et médiatique américaine.
Autrefois territoire de l’empire immobilier Trump, c’est aujourd’hui le lieu de cette guerre de tranchées entre le procureur Alvin Bragg et les avocats de l’ex-président. Ce sera aussi, à jamais, le lieu associé à la première mise en accusation du républicain.
Les avocats de Trump souhaitent d’ailleurs faire déplacer le procès. Pourquoi ? Manhattan est un véritable bastion démocrate et ils craignent qu’il soit très difficile de trouver des jurés impartiaux. Si on se fait l’avocat du diable, est-il même possible de trouver une seule personne aux États-Unis que Trump rend indifférente ?
Donald Trump a été inculpé par un grand jury avant d’être formellement accusé devant la justice new-yorkaise.
Il s’agit d’une particularité américaine du système judiciaire utilisée par de nombreux États. Qu’est-ce que le grand jury ? Il s’agit d’un groupe de citoyens (entre 16 et 23 personnes) qui, pendant des semaines, voire des mois, vont consulter la preuve produite par un procureur, entendre des témoins puis déterminer, à l’issue d’un vote, s’il y a matière à porter des accusations. Autrement dit, c’est une façon de tester la preuve avant de porter des accusations et cela peut servir d’équivalent à une enquête préliminaire.
À lire également:
C’est un processus secret qui se fait sans la présence des avocats et le groupe n’a pas à se prononcer sur la culpabilité d’un individu. Les mêmes personnes ne peuvent être appelées à constituer un jury lors du procès. À New York, il est même obligatoire d’utiliser cette façon de faire dans des dossiers criminels.
Stormy, pour la tempête médiatique et la femme au centre de cette affaire.
Ancienne actrice de films pornographiques, Stormy Daniels, a été payée 130 000 $ US afin de ne pas dévoiler publiquement les détails entourant ses relations sexuelles alléguées avec l’ancien président. Elle est aujourd’hui le visage de la chute de Trump pour plusieurs. Et une menteuse sans crédibilité pour d’autres.
S’ajoute à son histoire celle de Karen McDougal, ex-mannequin Playboy, qui aurait eu, elle aussi, une relation extraconjugale avec Donald Trump lorsqu’il était marié à Melania. Dans ce cas précis, c’est 150 000 $ US qui lui ont été offerts pour sa discrétion.
À lire également - Stormy Daniels doit rembourser 122 000$ US en frais d'avocats à Donald Trump
Finalement, pour ajouter à l’histoire digne d’un film de série B, un portier de la Trump Tower a été payé 30 000 $ pour ne pas ébruiter une histoire alléguant que Trump avait eu un enfant illégitime avec une ancienne employée.
Les paiements de pots-de-vin ne sont pas criminels en soi. C’est la falsification de documents comptables à la Trump Organization, afin de cacher les paiements sous le couvert de fausses dépenses, qui est potentiellement criminel.
Ex-avocat ou même ex-«homme de main» de Donald Trump, Michael Cohen est l’autre personnage central de cette enquête.
L’homme qui a fait le désormais célèbre chèque à Stormy Daniels, a déjà passé quelque temps derrière les barreaux relativement à cette même histoire. Il sera assurément un témoin clé de la poursuite lors du procès même s’il restera difficile de le présenter sous un jour crédible, lui qui a déjà effectué nombreuses bassesses, supposément au nom de Trump.
Les coffres de la campagne de réélection du camp Trump se sont remplis dans les derniers jours.
Les organisateurs affirment qu’ils ont amassé plus de 10 millions de dollars en dons depuis l’annonce de la mise en accusation, dont 4 millions de dollars durant les 24 premières heures.
L’équipe responsable du marketing n’a pas non plus perdu de temps. Ils vendent déjà des t-shirts abordant une fausse photo d’accusé, appelé mug shot, pour la coquette somme de 36 $ US.
De nombreux observateurs voient ce dossier comme le maillon le plus faible dans le lot d’enquêtes pouvant mener à la condamnation de l’ancien président.
Il est très complexe à comprendre, touche une histoire de mœurs et la preuve n’est pas tangible pour le commun des mortels. D’autres accusations pourraient s’ajouter dans les prochaines semaines, voire des prochains mois.
Par exemple, en Géorgie, on pourrait sous peu accuser Donald Trump ou certains de ses anciens conseillers pour avoir fait pression sur des élus afin de renverser le résultat de l’élection dans cet État gagné par Joe Biden. On se souvient presque tous de l’appel téléphonique de Trump au secrétaire d’État lui demandant de trouver un peu plus de 11 000 votes pour lui permettre de l’emporter.
Il y a aussi l’enquête entourant la perquisition de documents classifiés qui furent entreposés illégalement à Mar-A-Lago, résidence privée de Donald Trump en Floride et la possibilité d’être accusé d’entrave à la justice dans cette affaire qui avait nécessité une perquisition par des agents du FBI en août dernier. Il ne faut pas oublier l’enquête toujours active visant à vérifier les liens entre l’ex-président et la tentative d’insurrection du 6 janvier 2021.
S’ajoute à cela un procès en avril pour une poursuite au civil intentée par une femme qui dit avoir été victime d’une agression sexuelle commise par Trump dans les années 90. Sans oublier le procès pour fraude fiscale concernant la Trump Organization, prévu à l’automne prochain.