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Cette élection s'annonce «potentiellement perturbatrice pour les marchés financiers».
Le 5 novembre 2024, les citoyens américains se rendront aux urnes pour élire leur prochain président. Dans une nation plus polarisée que jamais, cette élection s’annonce non seulement historique, mais également potentiellement perturbatrice pour les marchés financiers.
Les investisseurs, qu’ils soient américains ou internationaux, se préparent à des turbulences majeures. La victoire de Kamala Harris, dans le contexte d’un scrutin serré, pourrait entraîner des réactions violentes de la part des partisans de Donald Trump, toujours prêts à contester la légitimité du résultat.
À l’inverse, une victoire de Trump pourrait amener à des représailles contre ses adversaires démocrates et menacer l’équilibre démocratique américain. Dans ce contexte, que peuvent faire les investisseurs afin de naviguer à travers les incertitudes politiques et économiques à venir ?
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L’histoire des élections américaines nous montre que les résultats inattendus ou contestés ont souvent eu des répercussions directes sur les marchés financiers. Examinons quelques exemples historiques clés :
L’élection présidentielle de 2000 est probablement l’un des meilleurs exemples de la manière dont l’incertitude électorale peut perturber les marchés. Le résultat serré entre George W. Bush et Al Gore a entraîné une bataille judiciaire de plusieurs semaines lors du recomptage des voix en Floride.
Pendant cette période d’incertitude, les marchés boursiers américains ont subi des secousses importantes. L’indice Dow Jones des trente valeurs phares américaines a chuté de près de 5 % entre le jour de l’élection et l’annonce finale du résultat en décembre. Les investisseurs craignaient une crise institutionnelle, accentuant la volatilité.
L’élection de Donald Trump en 2016 est un autre exemple remarquable. Peu d’analystes avaient anticipé sa victoire, et les marchés, initialement surpris, ont réagi avec une chute brutale. La nuit de l’élection où je n’arrivais pas à fermer l’œil, les contrats à terme sur le Dow Jones ont plongé de plus de 800 points alors que Trump semblait l’emporter.
Cependant, une fois son programme probusiness, axé sur la réduction des impôts et la déréglementation, mieux compris, les marchés se sont rapidement redressés. En moins de 24 heures, les pertes ont été effacées et un rallye boursier s’est enclenché. Mais l’instabilité liée à la gestion imprévisible de son administration a maintenu une volatilité constante.
Ces deux exemples démontrent clairement que l’incertitude électorale, surtout lorsque les résultats sont contestés ou inattendus, peut causer des secousses immédiates sur les marchés financiers.
La situation en 2024 est encore plus complexe et pourrait entraîner des perturbations sans précédent. Que se passerait-il si Kamala Harris l’emportait dans un scrutin serré ?
Les partisans de Donald Trump, toujours convaincus que l’élection de 2020 leur a été « volée », pourraient refuser d’accepter ce résultat. Des manifestations massives, voire des émeutes violentes, pourraient éclater dans les rues américaines.
Certains craignent également que certains groupuscules militants pro-Trump ne prennent des mesures encore plus extrêmes pour contester le pouvoir. Une telle situation pourrait plonger le pays dans un climat de chaos et d’instabilité institutionnelle, exacerbant les craintes des investisseurs.
À l’inverse, une victoire de Trump pourrait être perçue comme une tentative de consolidation de pouvoir. Ayant déjà affronté deux procédures de destitution, ainsi que des enquêtes judiciaires multiples, Trump pourrait chercher à se venger de ses adversaires démocrates. Les réformes de son deuxième mandat pourraient viser à affaiblir les institutions démocratiques, renforçant son contrôle personnel sur les rouages de l’État.
Pour les marchés financiers, ce genre de scénario pourrait rappeler celui de certaines démocraties en déclin, où les dirigeants accumulent les pouvoirs au détriment des contre-pouvoirs institutionnels. Une telle instabilité politique est rarement favorable aux investisseurs à long terme.
Les marchés réagissent souvent de manière négative à l’incertitude politique, et les prévisions pour 2024 ne sont guère optimistes. Si des troubles sociaux ou politiques éclatent à la suite de l’élection, les investisseurs pourraient se précipiter vers des valeurs refuges telles que l’or ou les obligations d’État, tandis que les actions, plus risquées, subiraient une pression à la baisse.
Les secteurs les plus susceptibles d’être touchés sont ceux qui dépendent fortement des politiques gouvernementales. Par exemple, le secteur de la santé pourrait être ébranlé par les propositions de réforme des soins de santé sous une présidence Harris, tandis que l’industrie énergétique pourrait être affectée par des tensions géopolitiques et des sanctions internationales si Trump décide de réorienter sa politique étrangère.
Face à cette incertitude, plusieurs stratégies s’offrent aux investisseurs pour se protéger ou, du moins, atténuer les effets négatifs d’une élection controversée :
1. Diversification internationale
Investir dans des marchés étrangers peut offrir une protection contre les risques politiques internes aux États-Unis. Les marchés émergents ou européens pourraient bénéficier de l’incertitude américaine, attirant les capitaux à la recherche de stabilité.
2. Favoriser les valeurs refuges
Historiquement, l’or, les obligations d’État et les devises telles que le yen japonais ou le franc suisse ont joué le rôle de valeurs refuges en période de troubles politiques. Accroître son exposition à ces actifs pourrait aider à limiter les pertes en cas de volatilité des marchés boursiers.
3. Réévaluer la tolérance au risque
Les investisseurs doivent revoir leur tolérance au risque avant cette élection. Ceux qui ne supportent pas la volatilité pourraient envisager de réduire leur exposition aux actions américaines ou aux secteurs les plus touchés par les politiques gouvernementales.
4. Utilisation des options de protection
Les produits dérivés comme les options de vente (put options) permettent aux investisseurs de se protéger contre une baisse des actions. Cela peut être une stratégie efficace pour ceux qui veulent rester exposés aux actions tout en limitant les pertes potentielles.
L’élection présidentielle de 2024 représente un tournant crucial pour les États-Unis, et les investisseurs doivent s’attendre à des turbulences importantes. En se préparant dès maintenant et en diversifiant leurs stratégies, ils peuvent traverser cette période d’incertitude avec un peu plus de sérénité.