«Chasseurs» de pédophiles: «Ça peut faire beaucoup plus de trouble qu’autre chose»

Sous un faux profil sur une application de rencontre, les individus concernés auraient échangé des photos «intimes» avec le policier et auraient décidé de le rencontrer dans un parc de la Rive-Sud de Montréal. C'est à cet endroit qu’il aurait été piégé par les «chasseurs de pédophiles», qui l'auraient confronté.

Selon la juge à la retraite Nicole Gibeault, si ces gens ont voulu bien faire en élaborant ce traquenard, il ne s’agit pas nécessairement d’un comportement à préconiser.

«Ils veulent bien faire, on n’a pas de problème à comprendre […] Le problème, c’est que ça peut faire beaucoup plus de trouble qu’autre chose. Pourquoi? Parce que devant la cour criminelle, il y a des règles à suivre, des preuves à présenter», soutient Mme Gibeault.

Les actes de ces «chasseurs» peuvent même se retourner contre eux, Mme Gibeault mentionnant qu’un récent dossier impliquant six d’entre eux a abouti en accusations criminelles contre ceux-ci.

«Si la preuve révèle qu’il y aurait des distributions de photos de mineurs ou pornographiques [laissant penser] que c’est une personne mineure, ça devient de la distribution de pornographie juvénile», explique Mme Gibeault. Des chefs d’accusation de harcèlement peuvent aussi s’ajouter.

Dans ce genre de situation, la juge à la retraite recommande plutôt de transmettre des informations pertinentes aux services de police.

Nicole Gibeault, qui a été juge à la Cour du Québec pendant 23 ans, vient tout juste de se joindre à l’équipe de Noovo Info à titre d’analyste judiciaire. Vous pourrez suivre ses interventions tant dans les bulletins de Noovo Info que dans Les débatteurs, les ondes de CTV News, que sur le site Web de Noovo Info.

Pour l’analyse intégrale, voyez la vidéo liée à l’article.