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Mais quand on devient chef, on accepte que notre parcours prenne fin de façon brutale. Le test électoral est sans appel, et rares sont les chefs qui survivent à une défaite.
Un député qui n’aspire pas à devenir chef de parti peut faire une longue et fructueuse carrière. Mais quand on devient chef, on accepte que notre parcours prenne fin de façon brutale. Le test électoral est sans appel, et rares sont les chefs qui survivent à une défaite.
À l’heure actuelle, seuls François Legault et Gabriel Nadeau-Dubois ont sécurisé leur siège, respectivement dans l’Assomption et Gouin. En ce qui concerne GND, une perte de quelques sièges serait difficile à porter puisque son parti a toujours progressé d’élection en élection. Mais sa situation est malgré tout moins précaire que celle des autres chefs des partis d’opposition.
DOSSIER | Élections 2022
La marque libérale est au plus bas. Chez les francophones, les intentions de vote étaient à 7 % dans le Segma du 20 septembre dernier. Or, on sent la déconnexion et même une certaine animosité entre le PLQ et les électeurs. À quelques jours du scrutin, Dominique Anglade est menacée dans sa propre circonscription, le château fort de Saint-Henri-Sainte-Anne.
Il y a peu de chances que Mme Anglade s’accroche à la tête de son parti après l’échéance fatidique du 3 octobre. Vue comme une cheffe de transition par plusieurs, on dit même que les libéraux ont commencé à réfléchir à son remplacement il y a plusieurs mois. L’ex-député libéral Norm MacMillan a même lancé une idée de remplaçant en pleine campagne électorale. La grosse grosse classe.
Or, Mme Anglade n’est pas responsable du marasme libéral. Les racines du mal sont profondes et bien que les tiges et les feuilles sont devenues apparentes sous son règne, je vois mal ce qu’elle aurait pu faire de différent pour éviter de rentrer dans le mur. Certes, elle aurait pu faire un virage moins important au parti, faire plus attention à son caucus, faire ceci, faire cela. Mais soyons honnêtes, le résultat n’aurait sans doute pas été très différent.
Peut-être un effet positif de sa stratégie de campagne visant à être souriante et énergique jusqu’au bout, elle commence à avoir la sympathie d’un grand nombre d’électeurs. Je ne compte plus de personnes que j’ai entendu dire « dommage qu’elle soit libérale, je l’aime bien ». Je pense que si elle quitte comme cheffe comme on croit qu’elle le fera, son honneur sera complètement sauf et elle pourra poursuivre une carrière florissante.
Paul St-Pierre Plamondon était loin d’être certain d’être élu dans Camille-Laurin jusqu’au coup de chance d’hier ! Le retrait de la candidate solidaire est un cadeau du ciel qui améliore dramatiquement ses chances d’être député. N’empêche, les projections de sièges demeurent assez sombres. La plupart des observateurs s’entendent toutefois pour dire qu’il a fait une bonne campagne. Ses candidats et militants sont contents.
Depuis des mois, on nous répète que le PQ n’aurait plus qu’un député au lendemain du 3 octobre. Maintenant, n’importe quel nombre plus élevé apparaîtra comme une victoire. Le PQ n’est toujours pas mort et si l’on se fie aux indices actuellement, il pourra compter sur un chef énergique qui souhaite continuer le combat avec l’appui enthousiaste de ses militants.
Après la succession rapide de chefs des dernières années, il s’agirait d’une première bonne nouvelle depuis longtemps pour la formation indépendantiste. Cela ne permettra probablement pas de viser le pouvoir à court terme, puisque comme le PLQ, mais pour des raisons différentes, les racines du mal sont profondes et ne reposent en aucun cas sur les décisions ou les compétences de leur chef actuel.
Les vieux partis ont la vie dure.
Duhaime peut se vanter d’avoir mis le Parti conservateur sur la map, c’est indéniable. Brique par brique, il a monté son affaire, profitant du mécontentement d’une frange de la population durant la pandémie. Obtenir sa première députée, la transfuge Claire Samson, lui aura donné accès à la presse parlementaire. Un coup fumant (la pognez-vous ?). Or, la prochaine brique dont il a besoin, c’est d’être élu. Or, rien n’est moins certain.
Ce n’est pas pour le plaisir qu’il s’est résigné à faire un appel au vote stratégique samedi dernier, suppliant les électeurs de l’envoyer à l’Assemblée nationale.
Puis, il y a toujours le scénario dans lequel il fait élire, à défaut de lui-même, un député en Beauce. Dans ce cas, il pourrait continuer d’opérer comme il le faisait à l’époque de Claire… un bien maigre prix de consolation. Gageons qu’il cognera à de nombreuses portes dans Chauveau cette semaine.