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Aussi facilement que cela, ce jeune de 13 ans discute avec deux jeunes bien connus par la police pour des histoires de vols, de véhicules, d'armes à feu et même de tentatives de meurtre.
À travers leur téléphone, l’univers criminel est plus accessible que jamais pour les mineurs.
«J’en connais peu qui sont qui ont été recrutés sur d'autres lieux. La plupart, c'est [sur] les réseaux sociaux. Ils ont un sentiment d'appartenir à un groupe Les jeunes aiment, quand les adultes s'intéresser à eux», révèle Mohamed Mimoun, intervenant coordonnateur au Forum jeunesse de Saint-Michel.
M. Mimoun rappelle qu’évidemment, l’argent qu’il y a à se faire derrière de telles entreprises, bien qu’elles soient criminelles, est alléchant pour les jeunes. Avec ces échanges virtuels, ceux-ci oublient les risques associés à ces actions, selon lui.
Voyez le premier volet de notre dossier sur les jeunes et le crime organisé ici.
Un adolescent de 16 ans rencontré par Noovo Info convient de la facilité des criminels d’approcher les jeunes sur les réseaux sociaux. «Ils vont t’envoyer une invitation, tu vas les ajouter et c’est bon. C’est par tous les réseaux sociaux. La plupart, c’est Telegram, Instagram, Snapchat. Parfois, il y a des gens qui mettent des stories [qui disent] : ‘’Si tu as besoin d’argent, contacte-moi», explique-t-il.
En faisant le test et en rejoignant un groupe privé, notre journaliste s’est rapidement rendu compte de cette sordide réalité. En une semaine, plus d’une centaine de messages visant à recruter des jeunes, parfois mineurs, ont été comptabilisés.
Selon Mohamed Mimoun, les jeunes ne réalisent pas l’ampleur des risques qu’ils courent en raison de leur jeune âge. «Si tu fais la même offre à quelqu'un qui a 21-22 ans, c'est sûr qu'il va lui dire non, que pour 500 $, il ne prend pas ce risque-là. On cible spécialement les jeunes pour ça aussi», illustre-t-il. M. Mimoun est surtout inquiet de la normalisation de ce type de recrutement.
Abdellah Azzouz, lui aussi intervenant au Forum jeunesse de Saint-Michel, est du même avis et déplore qu’autant les parents que les jeunes ne parviennent à fixer des limites à l’utilisation des réseaux sociaux chez les jeunes.
«Je ne mets pas la faute sur les jeunes. Moi, je trouve qu'il faut montrer du doigt le système éducatif et les parents. Comme si des parents sont en train de perdre le contrôle», déplore-t-il.
«Avant, les parents pouvaient dire à leur enfant nul ne parle jamais un inconnu dans un parc. Je pense qu'il devrait faire ça aussi sur les réseaux sociaux», conclut Mohamed Mimoun.
Voyez le troisième reportage d'une série de trois au bulletin Noovo Info 17 sur les ondes de Noovo ce mercredi 12 juin à 17h.