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Ce texte est la traduction d'un article de CTV News.
Le Dr Sébastien Marin est médecin urgentiste à l'hôpital Barrie Memorial à Ormstown, au Québec, à environ 65 kilomètres au sud-ouest de Montréal.
Il a expliqué à CTV News que le patient, âgé d’une soixantaine d’années, avait souffert d'un anévrisme et était décédé d'une rupture de l'aorte quelques minutes après son arrivée à l'hôpital. Le patient avait initialement attendu 16 heures dans un autre hôpital, mais est parti alors qu’il n’avait pas réussi à voir un médecin, a déclaré M. Marin.
«Honnêtement, quand on a un patient qui arrive vivant et qui meurt juste devant nous, c'est toujours frustrant quand on ne peut rien faire. Mais c'est encore plus frustrant quand on sait que le patient a fait ce qu'il fallait. Il a essayé d’obtenir des soins quelque part et il ne les a tout simplement pas reçus», déplore le Dr Marin.
«Nous ne pouvons pas garantir à 100% que le patient aurait survécu, mais il aurait eu de bonnes chances de survivre si nous avions commencé à traiter son anévrisme au bon moment.»
Quelques heures après le décès du patient, le Dr Marin a décrit l'épreuve dans une série de messages sur Twitter pour attirer l'attention sur les problèmes d’engorgement persistants dans les hôpitaux du Québec.
«Je ne pouvais rien faire», a écrit M. Marin dans un tweet, qui a été largement partagé par d'autres en ligne.
«Une fois l'anévrisme rompu, malgré tous les efforts que nous déployons, il n'y a presque plus rien à faire à part présenter nos condoléances.»
En Montérégie, au Québec, où travaille le Dr Marin, six des huit salles d'urgence étaient en surcapacité lundi matin. Son hôpital était à 60 % de capacité, alors que le Centre hospitalier Anna-Laberge était à 150 % de capacité et l'Hôpital du Suroît à 169 %.
La semaine dernière, l'Hôpital Royal Victoria de Montréal était au double de sa capacité, alors qu’il était occupé à 230 % de sa capacité. Lundi, la plupart des urgences de l'île étaient à pleine capacité ou en surcapacité.
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La surpopulation dans les urgences inquiète grandement les médecins des urgences qui soulignent que ce sont les patients qui en souffrent.
«La situation avec les temps d'attente extrêmement longs est dangereuse en ce moment. N’importe qui pourrait être victime d'un problème comme celui-là et il faut faire quelque chose», a déclaré le Dr Marin.
«Vous ne pouvez pas attendre 16 heures aux urgences. Si vous êtes aux urgences, vous devez être vu plus rapidement que cela.»
Dans le cas de l'homme qui est mort devant lui, «son état était traitable», a souligné M. Marin, ajoutant que les médicaments ou la chirurgie auraient pu faire la différence entre la vie et la mort.
Trop souvent, les patients qui n'ont nulle part où aller se retrouvent aux urgences, car ils n'ont pas de médecin de famille ou d'accès rapide aux soins dans une clinique, a déclaré le Dr Marin.
En partageant son expérience sur les réseaux sociaux, il espère sensibiliser le public à la fragilité du système de santé et que cela mène à des changements.
Lors de la campagne électorale, le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a admis qu'il n'était pas réaliste de promettre à chaque Québécois un médecin de famille.
Le parti s'était également engagé à créer deux mini-hôpitaux - un dans l'est de Montréal et un à Québec - qui comprendraient des cliniques familiales et une salle d'urgence pour les cas moins prioritaires afin de désengorger les hôpitaux de la province.
Avec des informations de Kelly Greig de CTV Montréal