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Un des éléments proposés par le ministre Christian Dubé pour améliorer l'accès à un médecin de famille est de modifier le mode de rémunération des omnipraticiens pour qu'il soit davantage par «capitation», soit selon le nombre de patients qu'un médecin a à sa charge.
Est-ce la bonne solution? Oui, selon la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, mais à certaines conditions.
Un médecin de famille a expliqué, mardi à Noovo Info, que la collaboration lui a permis d’augmenter considérablement son nombre de patients.
Voyez le reportage de Camille Laurin-Desjardins dans la vidéo de cet article.
3500 patients. C’est le nombre qu’a donné le Dr Samer Daher lorsqu’il a été questionné sur le nombre total de ses patients. Le médecin de famille à la Cité Médicale de Montréal a d’ailleurs affirmé qu’il parvenait à voir une trentaine de patients par jour avec l’aide d’autres professionnels, dans un Groupe de médecine familiale.
«C’est énorme, a admis Dr Daher. Il faut être bien organisé, avoir tous les professionnels autour de nous pour qu'on soit capables de répondre à la demande.»
«On a cinq infirmières cliniciennes, qui font le suivi des maladies chroniques, un pharmacien qui fait le suivi sur certaines médications, trois travailleuses sociales, deux nutritionnistes et une équipe de six ou sept infirmières auxiliaires», a énuméré le médecin de famille.
«Chacun a son rôle à jouer dans l’équipe. Le médecin n’est pas seul. En travaillant en équipe, ça facilite la tâche de tout le monde et le patient est mieux suivi», a-t-il lancé.
Selon le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, Dr Marc-André Amyot, «le travail collaboratif est la seule façon d’arriver à offrir des services à la population».
«900 000 personnes sont en attente d’un médecin de famille. On ne pourra plus, avec une pénurie de 1000 médecins, offrir un médecin de famille à tous les Québécois et Québécoises», a-t-il mentionné.
Des journées extrêmement chargées
Recevoir 30 patients par jour est une tâche qui relève de l’exploit. Dr Samer Daher raconte que c’est en effectuant des rendez-vous de 15 minutes qu’il parvient à s’occuper de l’entièreté de ses patients.
«Il y a certains patients que ça prend cinq minutes, souligne le médecin. Ça me dégage dix minutes additionnelles, où je peux rajouter une urgence ou compenser pour un patient qui a pris plus de temps.»
Retour sur le mode de rémunération
Actuellement, le salaire des médecins de famille est basé à environ 30% sur son nombre de patients. Le gouvernement songe à augmenter cette fraction jusqu'à 75%. Une solution saluée par le Dr Daher.
«Ça fait des années que ça se parle. Oui, on est d’accord avec ça. Il faut que ça soit la voie de l’avenir, parce que ça encourage plus le travail d’équipe, estime le médecin de famille. Nous, on travaille déjà dans ce système, on l’a poussé au maximum déjà depuis plusieurs années.»
