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En effet, l’un des actionnaires minoritaires de Medicago est le fabricant de produits du tabac Philip Morris... et ça, ça contrevient aux règles de l’OMS.
Face à ce revers, Medicago dit qu'elle travaille avec ses partenaires pour trouver une solution.
Le professeur à la Faculté de pharmacie de l'Université de Montréal, François-Xavier Lacasse était de passage au bulletin Noovo Le Fil Québec animé par Laurence Royer afin de décortiquer le sujet.
Du point de vue de M. Lacasse, Medicago pouvait se douter qu’elle risquait de se buter à un refus. «Je pense que Medicago était au courant et l’OMS aussi, dans la mesure où quand ce genre de compagnie dépose un dossier de nouvelle molécule ou de nouveau médicament, tout est absolument monitoré de A à Z, explique-t-il. Ces compagnies sont publiques et émettent des états financiers, on connaît le nom de leurs investisseurs.»
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L’OMS a établi en 2020 qu’elle ne faisait plus affaire avec des cigarettiers, des fabricants d’armes ou de munitions, précise le professeur.
Selon lui, ce refus pourrait constituer un certain enjeu pour l’OMS. «Il n’y a pas de lien entre le tabac et la COVID-19. Je pense que c’est l’idée de vouloir s’associer ou pas avec un cigarettier [qui pose problème], avance-t-il. L’enjeu éthique entre guillemets serait plutôt du côté de l’OMS. Un des rôles de l’OMS est d’assurer la distribution de médicaments aux pays les plus démunis.»
En refusant le remède de Medicago, l’organisation se prive donc d’un vaccin supplémentaire.
Le professeur Lacasse soulève toutefois que ce n’est pas parce que l’OMS refuse le vaccin qu’il ne pourrait pas être distribué. Les Canadiens comme les habitants d’autres pays pourraient le recevoir. «Il n’y a pas de lien entre Santé Canada et l’OMS [au même titre qu’entre la FDA et l’OMS, l’agence européenne et l’OMS], explique-t-il. Ça n’empêchera pas la vente de médicaments à moins qu’il y ait une autre histoire différente et qu’on aboutisse à un retrait.»
«À l’heure actuelle, Medicago ne pourrait pas vendre des médicaments dans des pays qui sont gérés par le COVAX. Donc oui, ça fait moins de vente, mais ils ont quand même le reste du monde.»
Rappelons que le COVAX est une initiative de l’OMS dont l’objectif est «d’accélérer la mise au point et la fabrication de vaccins contre la COVID-19 et d'en assurer un accès juste et équitable, à l’échelle mondiale».