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Isabelle en a assez. «Prise dans le système judiciaire», elle déplore les longs délais qui ne permettent pas aux victimes de «guérir» et de se «reconstruire».
«Ça a été trois pas en arrière. Je m’étais préparée avec mon psychologue et avec le Centre d'aide aux victimes d'actes criminels (CAVAC) pour affronter mon agresseur», a-t-elle lancé lors d’un poignant témoignage sur les ondes de Noovo Info, jeudi.
Isabelle affirme qu’elle voyait la date de son procès comme étant la fin d’un chapitre éprouvant de sa vie et qu’elle allait finalement «pouvoir passer à autre chose». Mais ce moment tant attendu n’arrive jamais.
«On ne peut pas se rebâtir quand on est prise dans le système judiciaire.»
Selon la coordonnatrice aux communications au réseau des CAVAC, Marie-Christine Villeneuve, l’impact des délais judiciaires est «indéniable» pour une victime.
«Elle va accorder beaucoup d’importance au processus judiciaire, donc quand ça s’étire dans le temps, elle va avoir tendance à mettre sa vie et son rétablissement personnel sur pause», a-t-elle expliqué.
«Cette montagne russe d’émotions est difficile à vivre pour les victimes, a renchéri l’avocate en droit criminel et pénal Michelle Lamarre-Leroux. Plus le procès approche, plus le stress approche. Ça les replonge dans le traumatisme.»
Pendant ce temps, l’agresseur présumé d’Isabelle est toujours en liberté sous condition de ne pas troubler la paix et de ne pas s’approcher d’elle. Malgré tout, Isabelle mentionne que craint que cela ne freine pas une personne «au pied du mur avec des accusations».
«Ce n’est pas un barbelé qu’on a mis autour de ma maison et je n’ai pas une police pour me protéger», a-t-elle ajouté. On a toujours peur de ce qui peut arriver étant donné que la personne est en liberté.»
Bien qu’elle montre du doigt les délais judiciaires, Isabelle demande aux femmes victimes de violence conjugale de rester debout et de dénoncer leur agresseur.
«On a de l’aide maintenant malgré les problèmes du système», a-t-elle assuré. Il y a des choses à faire au niveau des délais judiciaires, mais il faut garder espoir.
«Tout n’est pas négatif. Les intervenantes du CAVAC voient des histoires encourageantes», a conclu Mme Villeneuve.
Voyez le reportage de Félix-Antoine Audet dans la vidéo.