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Marie-Alexandrine Beauséjour est gestionnaire de quatre garderies à Québec, Les Amis du Lac, Les Petits Mosquitos, le Centre éducatif Les Arbrisseaux et Les Amis de la Forêt. De délais de quelques jours, on est passés à des délais de plusieurs semaines. «Je vais devoir fermer deux groupes la semaine prochaine, prévient-elle. Ça veut dire que 16 familles vont perdre leur garderie.»
En attendant, des éducatrices ont accepté de faire des heures supplémentaires pour éviter ce scénario.
Et la situation n’est pas limitée à ses installations. D’autres gestionnaires font le choix de permettre à leurs employés de commencer à travailler avant que la vérification soit faite plutôt que de fermer des groupes.
«C’est souvent des éducatrices qui ont dix, vingt ans d’expérience, alors ils savent qu’elles n’ont pas d’antécédents judiciaires, explique Marie-Alexandrine qui spécifie que ce n’est pas une pratique qu’elle a adoptée. Plutôt que de devoir mettre une éducatrice sur le chômage pendant cinq semaines parce qu’on n’a pas sa vérification, ils la laissent travailler et ils font une entorse à la loi.»
Marie-Alexandrine a aussi échangé sur les médias sociaux avec des gestionnaires de partout au Québec. La situation semble généralisée. «À Montréal, nous sommes habitués, écrit un gestionnaire qui préfère demeurer anonyme. Quand ça prend un mois, nous sommes impressionnés par la célérité !»
Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a indiqué à Noovo Info être conscient des délais, qu’il attribue notamment à la hausse des demandes de vérifications.
«Nous sommes conscients que nos délais ont augmenté au cours des derniers mois comparativement aux années précédentes. Ceci est attribuable à divers facteurs donc l'augmentation des demandes de filtrage provenant de diverses organisations. Les demandes de la part des centres de la petite enfance ne font pas exception. En effet, au cours de l'année 2023, c'est présentement une augmentation de plus de 20% à laquelle nous devons répondre par rapport à l'année précédente.»
Le délai moyen serait selon la police de Québec de 35 jours, en concordance avec la moyenne québécoise.
Noovo Info a aussi interpellé la ministre de la Famille Suzanne Roy à ce sujet. «Nous souhaitons que les délais se résorbent rapidement du côté du [SPVQ] afin d’assurer la continuité des services pour les parents, a répondu le cabinet par courriel. La validation des antécédents des personnes qui prennent soin de nos enfants est une étape cruciale pour assurer leur sécurité, pour laquelle aucun compromis ne peut être fait.»