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Katharina Niemeyer est professeur à l’École des médias de l’UQAM, et elle confirme, en entrevue à Noovo Info, que ce type est bel et bien présent. «La guerre sur le terrain que l’on observe actuellement, elle est vraiment enchevêtrée avec ce qui se passe en ligne; ce qu’on peut appeler une véritable guerre numérique.»
Que cherche la Russie? Filtrer les informations auxquelles sa population a accès? Semer la confusion sur ce qui est vrai ou faux sur le conflit aux yeux du reste du monde? Un peu des deux, conviendra Mme Niemeyer.
Cette dernière a analysé l’information véhiculée par la première chaine russe, souvent dans un vocabulaire qui n’est pas sans rappeler celui employé pendant la Deuxième guerre mondiale, fortement propagandiste. «On affirme que ce sont finalement les Ukrainiens qui attaquent eux-mêmes des Ukrainiens, et que les Russes veulent donc protéger les civils. C’est tout à fait un autre discours qu’on retrouve dans les médias en Russie.»
En contrepartie, Katharina Niemeyer ne nie pas l’existence d’une propagande ukrainienne. «La désinformation, ce n’est pas forcément dans un contexte de fausse nouvelle, mais plutôt une décontextualisation des nouvelles que l’on peut observer.»
Elle cite en exemple le président ukranien, Volodymyr Zelensky, qui «prend de grand risques à se filmer avec son équipe», pendant qu’il est étroitement suivi par 4,2 millions de personnes sur Twitter. Une façon très directe d’intervenir avec les citoyens et l’international, sans intermédiaire.