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M. Gagnon, qui souffre d’obésité, réside au 4e étage du CHSLD de la rue Déragon depuis mai 2022. En entrevue avec Noovo info, Murielle Gagnon, son épouse des 55 dernières années, n’en peut plus de se «battre» pour que son mari reçoive les soins requis.
«Mon mari est prêt à me quitter, mettre fin à ses jours parce qu’il n’a plus de qualité de vie. Il n’a plus rien!» confie Mme Gagnon.
Elle n’est pas la seule à ne pas voir la lumière au bout du tunnel.
Pour la famille de M. Gagnon, la goutte qui a fait déborder le vase, c’est quand il a été retrouvé frigorifié par un membre du personnel après avoir passé la nuit du 23 août dans le fumoir de l’établissement.
«Il était gelé, confus, fatigué», raconte le fils de Jacques Gagnon, Martin.
De son côté, la directrice adjointe du CIUSSS de l’Estrie-CHUS n’a pas voulu commenter ce cas précis par souci de confidentialité. Elle affirme que personne n’a été oublié dans un fumoir au CHSLD Leclerc. «Ce que je peux vous dire, c’est qu’au CHSLD Leclerc, à ma connaissance à ce jour, il n’y a aucune personne qui a été oubliée dans une aire commune», souligne Karine Duchaineau, directrice générale adjointe des programmes sociaux et adaptations.
Noovo Info a toutefois mis la main sur un rapport de l'incident qui indique que M. Gagnon a «dormi dans le fumoir» quelques heures pendant la nuit.
Depuis ces événements, inquiet pour la santé et la sécurité de son père, Martin Gagnon ne passe pas une nuit sans se rendre à l’improviste dans sa chambre pour s’assurer de son bien-être. «Je suis rendu que je mets des alarmes sur mon téléphone pour être sûr que mon père est bien couché», témoigne-t-il.
Martin Gagnon n’est pas le seul membre de la famille à avoir chamboulé son quotidien pour veiller sur son père. Son épouse Murielle est à son chevet de 8h à 20h, sept jours sur sept. Elle se souvient d’un événement où son mari a brisé sa sonnette à force d’appuyer à répétition en tentant d’appeler le personnel.
«Son confort, pour moi c’est important, mais il ne l’a pas tout le temps», dit Mme Gagnon. «Je ne fais pas confiance!»
Une employée du CHSLD Leclerc a confié à Noovo Info à visage couvert que l’établissement est «l’un des pires» où elle a travaillé. Noovo Info a accordé à cette employée sa confidentialité parce qu’elle ne peut pas commenter l’affaire publiquement et craint de perdre son emploi.
«Tous mes collègues avec qui je parle, il n’y a personne qui laisserait son parent là plus de 30 minutes», dit cette employé qui a travaillé dans plusieurs CHSLD au Québec.
Cette employée a rapporté à Noovo Info d’autres événements survenus au CHSLD Leclerc.
Avec la collaboration de Guillaume Théroux pour Noovo Info.