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De 2022 à 2023, les cas de surdose enregistrés par le CIUSSS de l’Estrie ont grimpé de 30 cas à 57. Du 1er janvier au 31 juillet 2024, la santé publique observait déjà 37 cas. Mais il est difficile d’avoir tous les chiffres représentant cette crise, alors que les surdoses non-mortelles ne sont pas toujours comptabilisées.
Le jardin commémoratif est une manière pour les intervenants et les usagers du milieu de se recueillir et de faciliter leur deuil.
«Les gens vivent des deuils à répétition, et il n’y a pas de temps pour les vivre pleinement», rapporte la coordonnatrice du volet prévention des surdoses à IRIS Estrie, Delphine Lamoureux.
La Journée internationale de sensibilisation aux surdoses est également une occasion de rappeler les principes de prévention pour éviter le pire, comme l’utilisation de salle de consommation supervisée.
Alexandra Dufresne, une intervenante au Centre de prévention des surdoses (CPS), a observé une aggravation de la situation depuis qu'elle a commencé ce travail, il y a près de trois ans.
«Au début, la problématique était quand même existante, mais on la voyait beaucoup moins. [Aujourd’hui], l’augmentation de l’utilisation de la salle démontre un besoin criant de se sentir en sécurité même si on est un consommateur», exprime Mme Dufresne.
Heureusement, les organismes ont de plus en plus d’outils pour faire face à cette crise. La distribution des trousses de naxolone est en hausse. De plus, depuis cet été, les intervenants en prévention des surdoses ont accès à un spectromètre, un appareil permettant d'analyser les substances avant qu'elles soient consommées.
En seulement quelques minutes, un usager peut savoir si la substance qu’il a en sa possession est réellement la substance désirée ou s’il s’y trouve quelque chose d’autre.
«Ça permet d’avoir une décision plus éclairée sur qu’est-ce que [les usagers] vont faire avec leur consommation. Est-ce qu’ils vont décider de la consommer ou est-ce qu’ils vont décider de revoir la personne qui leur a vendu?», lance la directrice générale d’Élixir, Magalie Roy.
Il est absurde de penser que les gens vont tout simplement arrêter de consommer. «On est naïf si on pense que la consommation ne fera plus partie de notre quotidien», ajoute-t-elle.
C’est pourquoi la meilleure approche demeure la prévention, la sensibilisation et «d’en parler», conclut Mme Roy.
Voyez le reportage d'Alex Sauro dans la vidéo.