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Des employés du milieu confirment le tout et dénoncent le climat toxique au sein de l’industrie de la construction afin de faire changer les choses.
Le président de la CSD-Construction, Carl Dufour, dit recevoir quotidiennement des dossiers de harcèlement sexuel à l’endroit de travailleuses de la construction.
«Il faut faire quelque chose. Le sondage démontre une fois de plus qu’on a du travail à faire dans l’industrie. Si on n’en parle pas, ça va être toléré et ça va continuer», s’inquiète M. Dufour.
C’est pourquoi Sabrina Boivin-Vermette a décidé de briser le silence et de dénoncer les agissements de son ex-collègue. La maçonne dit être en train de monter un dossier dans le but d’aller porter le tout à la police.
«À deux reprises, on m’a dit qu’on voulait me faire des bébés métis, et ce, malgré le fait que j’avais dit non, a-t-elle confié à Noovo Info. Au moins à trois reprises, la même personne m’a demandé mon numéro de téléphone.»
Après avoir raconté ce qu’elle vivait à son patron, ce dernier lui aurait répondu «qu’on ne fait pas de plainte sur un chantier et qu’il faut régler le tout sur la run».
Mme Boivin-Vermette dit avoir été victime de représailles pour avoir dénoncé la situation.
«J’ai reçu des jets de poussière de silice à moins d’un mètre de moi. La personne n’a eu aucune sanction et ma santé a été touchée», déplore-t-elle.
Alexandra Marier dit quant à elle avoir été confrontée à du harcèlement sexuel sur son lieu de travail.
«Je travaillais dans des corridors, puis un des gars est passé et il m’a donné une petite tape sur une fesse», se souvient la peintre.
Mme Marier affirme que le travailleur qui a posé ce geste n’a pas été congédié et a tout simplement été transféré vers un autre chantier.
Après cinq ans, plus de 60% des femmes compétentes et formées dans leur domaine décident de quitter le milieu de la construction, mentionne Carl Dufour. «Ce n’est pas normal.»
Selon le sondage réalisé auprès de 10 700 salariés et de 2400 employeurs de l’industrie de la construction, un travailleur sur 10, soit 20 000 personnes, selon des projections, dit avoir été victime de harcèlement ou d’intimidation au travail.
Une proportion de 23% des victimes serait des minorités visibles; 18% seraient nées à l’étranger, 14% seraient Autochtones et 14%, des femmes.
Autre constat alarmant: 61% des travailleurs sondés affirment avoir déjà été confrontés à des situations de discrimination, d’intimidation ou de harcèlement (DIH).
2% des victimes disent avoir subi une agression ou des attouchements sexuels, alors que 11% auraient reçu des menaces verbales.
Selon la CCQ, il faudra chaque année 17 000 nouveaux travailleurs jusqu’en 2028 pour bien répondre aux besoins.
On compte lancer une campagne de sensibilisation et bonifier son offre pour les personnes victimes de telles situations.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.