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Mme Leblanc-Guibault fait face à trois chefs d'accusation: proxénétisme, publicité de services sexuels et obtention de services sexuels moyennant rétribution. L'accusée a été arrêtée en août 2020, après avoir été recherchée par les policiers pendant 70 jours.
La victime présumée avait 15 ans au moment des faits allégués. Son calvaire aurait duré six mois, soit de novembre 2018 jusqu'en avril 2019, alors qu'il était sous l'emprise de la femme qu'il considérait comme une très bonne amie.
Une ordonnance de la cour nous interdit d'identifier la victime, mais celle-ci a voulu parler à Noovo Info pour sensibiliser les jeunes et les parents aux risques d'être exploité sexuellement.
«C'est très tabou. Dans le milieu gai, il y a beaucoup d'escortes. Il y a beaucoup d'abus sexuels, il y en a tellement qu'on dirait que c'est accepté. J'en ai vu beaucoup d'abus dans la communauté», a-t-il confié.
Le jeune homme, aujourd’hui âgé de 20 ans, dit s’en être sorti. Il demande aux personnes qui vivent présentement ce qu’il a vécu de ne pas avoir honte et de dénoncer.
«Ce qui est dégueulasse, c’est de laisser l’abus continuer et de laisser la manipulation et l’emprise de la personne. C’est ce qui va te détruire à la fin. Il faut donc dénoncer», a ajouté la présumée victime, un trémolo dans la voix.
Selon la preuve déposée en cours, Daphnée Leblanc Guibault aurait exploité sexuellement l'adolescent en publiant des annonces sur internet et en récupérant l'argent.
La présumée victime se serait rendu en Ontario à plusieurs reprises afin de se prostituer sous l'emprise de la femme, alors âgé de 24 ans.
Depuis son arrestation, Daphnée Leblanc-Guibault a multiplié les bris de conditions. Le tribunal a ordonné son emprisonnement en novembre dernier pour la suite des procédures.
L'accusé a d'abord été représenté par Me Serge Lamontagne, mais lors de l'ouverture de son procès en juillet 2021, Daphnée Leblanc-Guibault décide de renvoyer son avocat.
Une nouvelle date de procès est fixée, mais la journée même, sa nouvelle avocate ne peut se présenter, car elle est malade.
Il faudra attendre jusqu'en décembre 2022 pour l'ouverture du procès, qui doit s'échelonner sur deux semaines. La présumée victime est appelée à témoigner, mais impossible d'avoir deux semaines consécutives, faute de disponibilité dans l'appareil judiciaire. La deuxième partie du procès a finalement eu lieu la semaine du 15 janvier 2024, alors que l'accusé a pu donner sa version des faits.
Daphnée Leblanc-Guibault affirme qu'elle ignorait que l'homme était mineur au moment des faits allégués.
Interrogée par la Couronne, elle a également affirmé avoir très peu de souvenirs de cette période et nie pratiquement tous les événements impliquant l'adolescent.
La peine minimale pour une accusation de proxénétisme envers une personne mineure est de 5 ans, le maximum étant de 14 ans.
Les plaidoiries auront lieu vendredi au palais de justice de Montréal devant la juge Suzanne Costom. La Couronne est représentée par Me Anna Levin et la Défense par Me Helene Poussard.
Voyez le reportage de Marie-Michelle Lauzon dans la vidéo.