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Actuellement, les trois plus grosses prisons de la province, soit celles de Montréal, Rivière-des-Prairies et Québec sont dirigées par des femmes. Et, neuf centres de détention sur 14 ont à leur tête une directrice.
De l'intérieur des murs, le journaliste Simon Bourassa a rencontré la directrice du centre de détention de Québec, Chantal Casavant, qui lui a parlé de son expérience.
«Je ne crois pas avoir eu de défis particuliers [en tant que femme], ça s’est fait tellement naturellement», a-t-elle confié.
Mme Casavant a toujours eu de l'intérêt pour la criminologie depuis son jeune âge. Après ses études, elle a débuté sa carrière dans le milieu carcéral en 1995.
«Je suis allée faire des études en criminologie. Suite à ça en 1995, c’est là où je suis entrée aux services correctionnels à titre d’agent de services correctionnels», a-t-elle expliqué en entrevue.
Crédits photo: Noovo Info
Au fur et à mesure des années, elle a gravi les échelons pour finalement accéder à son titre actuel de directrice intérimaire de l’établissement de détention de Québec.
«On a fait des promotions, des concours. J’ai accédé comme ça à titre de gestionnaire aux services correctionnels, comme chef d’unité d’abord, puis directrice de services, par la suite comme directrice adjointe en établissement de détention», a précisé Mme Casavant.
On pourrait penser qu'il faudrait être une personne sévère pour diriger un établissement alors que ce n'est pas le cas de Mme Casavant. Entre collègues, ils se tutoient.
«Je ne sais pas comment ça se passe partout avec toutes les directeurs d’établissement. C’est ma façon d’être, je n’ai pas changé parce que tout à coup j’accède à des postes dans la hiérarchie», a dit la directrice intérimaire.
Depuis son arrivée dans le milieu carcéral, le nombre de femmes qui occupent ces postes a également augmenté. En 2022, les femmes représentent 46% des effectifs correctionnels dans les établissements de détention.
«L’établissement masculin où est-ce que j’étais, j’étais la huitième sur environ 70 à essais. Si on fait une moyenne, on était de l’ordre de 10% comparativement à aujourd’hui où on est dans les 40%», a ajouté Mme Casavant.
En plus des effectifs, la directrice a constaté que les personnes qui fréquentent ces établissements ont également changé.
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«La clientèle est plus hypothéquée qu’elle a déjà été. On a beaucoup de problèmes de santé mentale, de troubles de personnalité, de troubles de comportements, de polytoxicomanie aussi. La toxicomanie est plus fréquente et plus grave chez notre clientèle», a souligné Mme Casavant. «[Il y a] aussi le phénomène des drones qui rend le contrôle des stupéfiants dans les établissements plus difficile.»
Toutefois, elle prévient que ce n'est pas un milieu facile, contrairement à ce que l'on peut voir dans les films et les séries, qui présentent des «caricatures» plutôt que la réalité.
«On incarcère des gens, on isole des gens contre leurs grés. Ce n’est pas un milieu facile. [...] Le commun des citoyens ne fait pas cette expérimentation-là fort heureusement», a ajouté la directrice intérimaire.
Voyez l'entrevue intégrale dans la vidéo.