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Youri Chassin, adjoint parlementaire du ministre de la Santé, Christian Dubé, pilote le dossier. Il était de passage au bulletin Noovo Le Fil 17 animé par Marie-Christine Bergeron afin d’apporter des précisions sur ce projet.
«On lance ce qu’on appelle un avis d’intérêt. D’abord pour marquer l’intérêt du gouvernement de lancer ce projet, mais aussi pour aller chercher des partenaires éventuels qui vont être intéressés à y contribuer», a indiqué M. Chassin.
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Le gouvernement sondera ainsi de potentiels partenaires afin d’obtenir leur point de vue sur ce modèle. «On est ouverts aux commentaires», insiste M. Chassin.
Le député de Saint-Jérôme ajoute que le gouvernement est ouvert sur l’identité des propriétaires des mini-hôpitaux. «Ça peut être toute sorte de joueurs, que ce soit des gens québécois ou d’ailleurs. L’important, c’est qu’on ait une très grande qualité de soins et que ça soit accessible aux Québécois», développe M. Chassin.
«On veut laisser une certaine latitude aux partenaires privés pour innover et proposer des solutions qu’on n’aurait peut-être pas vues avant et desquelles le public pourrait peut-être s’inspirer, poursuit le député. Le but, c’est de faire collaborer le privé et le public. On veut être plus efficaces, mais aussi plus accessibles et innovants.»
À la différence des cliniques privées, les mini-hôpitaux privés pourront traiter des urgences mineures.
Le but de l’initiative est principalement de désengorger le système de santé public, rappelle M. Chassin. Les soins dispensés dans les mini-hôpitaux privés seront d’ailleurs entièrement couverts par le réseau public.
S’il n’a pas encore officiellement vu le jour, le projet ne fait déjà pas l’unanimité.
Selon le député de Québec solidaire Vincent Marissal, «la CAQ baisse les bras et abandonne le réseau public».
Il reproche au gouvernement de faire une chose et son contraire en prétendant d'une part vouloir ramener les infirmières ayant tourné le dos au réseau pour rejoindre les agences privées de main-d'œuvre, puis en les poussant vers de futurs hôpitaux privés.
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a aussi réagi en qualifiant l'initiative du gouvernement de la Coalition avenir Québec de «choix idéologique».
Le syndicat qui représente près de 125 000 travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux estime que cette nouvelle incursion du privé dans les soins de santé va «miner le réseau public».
Selon la CSN, ce projet «ne va pas du tout dans le sens de l'intérêt des patients».
«Ce n'est pas une addition du privé au secteur public, c'est une soustraction des ressources du secteur public qui seront dorénavant redirigées vers le secteur privé à but lucratif», a dénoncé le syndicat dans une déclaration attribuée à sa présidente Caroline Senneville.
En résumé, la CSN s'inquiète de voir un nouvel exode du personnel de soins vers des services privés alors même que le réseau souffre d'une grave pénurie de main-d'œuvre.
En revanche, l'Institut économique de Montréal (IEDM) a applaudi l'annonce de la publication d'appels d'intérêt. Ce groupe de réflexion fait la promotion du privé en santé depuis de nombreuses années. Le député Youri Chassin en était le directeur de la recherche jusqu'à ce qu'il fasse le saut en politique.
Pour l’entrevue intégrale, visionnez la vidéo.
-Avec des informations de La Presse canadienne.