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Grande maison, une piscine, une cour, un garage, de la place pour les invités, etc. Voilà l'idéal immobilier pour bien des gens. Mais est-ce vraiment le cas?
Selon des experts, ce phénomène «d’obésité résidentielle» pourrait faire mal à de nouveaux acheteurs, alors que l’achat d’une maison peut être très coûteux non seulement en argent, mais surtout en temps.
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Stéphanie Giroux et Yan Poirier ont fait face à ce constat après avoir acheté une maison il y a trois ans. Pour eux, grandeur n’était pas synonyme de bonheur. C’est pourquoi le couple a décidé de vendre sa maison pour déménager dans un petit condo.
Crédit photo: Noovo Info
Voyez le reportage d’Emmanuel Leroux-Nega dans la vidéo.
«On l’aimait toujours cette maison-là, mais on s’est rendu compte qu’on était des gens qui aimaient profiter des fins de semaine. L’été, on aimait ça voyager», a expliqué Yan Poirier à Noovo Info, lundi.
Le couple a raconté avoir eu un gros coup de cœur pour cette petite maison, disponible sur le marché immobilier il y a trois ans. La piscine et la cour les avaient d’ailleurs séduits. Ils ont toutefois réalisé au fil du temps que ce mode de vie n’était pas fait pour eu.
Crédit photo: Noovo Info
«La piscine c’était le fun le premier été, le deuxième été je dois dire que j’ai passé plus de temps à la rendre propre qu’à passer du temps dedans. Il faut que t’investisses du temps tout le temps dans ta maison», a ajouté M. Poirier.
De son côté, Stéphanie Giroux a déploré le fait qu’ils n’étaient pas en mesure de planifier des activités lors de leurs congés, mais devaient passer la majorité de leur temps à entretenir la maison.
«On avait envie de faire plein de choses, sans être en train de tondre le gazon et entretenir la cour», a-t-elle lancé.
Selon le courtier immobilier Yannick Sarrazin, voir de jeunes couples vendre leur maison et se tourner vers plus petit n’est pas encore une chose courante, mais ce phénomène devrait devenir très populaire bientôt, et ce, avec la hausse du coût de la vie.
«L’exode a été assez marqué depuis le début de la COVID et on s’attend à ce qu’il y ait une certaine partie de ces acheteurs-là qui seront malheureusement insatisfaits, qui vont réaliser le travail que ça implique d’avoir un grand terrain, d’avoir une piscine et qui vont revenir, qui vont regretter leur achat», a-t-il avancé en entrevue.
Pour Claude Marois, professeur au département de géographie à l’Université de Montréal, il y a bel et bien une tendance «à la densification».
«À l’intérieur de la communauté métropolitaine de Montréal, à peu près 80% des projets, c’est du condo, a-t-il analysé. Dans les publicités de tous les promoteurs, on vend cette idée des équipements à partager, des espaces à partager.»
Un aspect qui a grandement convaincu Stéphanie Giroux et Yan Poirier, qui pourront profiter des avantages de certaines maisons, sans toutefois devoir les entretenir.
«Une grande maison, ça vient avec plus de responsabilités oui, mais il faut que tu la meubles, il faut que tu consommes, que t’en mettes du stock là-dedans. Et on n’avait pas envie de ça. Ce qu’on a réalisé, c’est que plus on a de choses, plus on se sent étouffés», soutient Mme Giroux.