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Le rapport du Groupe de travail sur les contaminants atmosphériques à Limoilou a été dévoilé, mardi. Malgré plus de 1200 pages sur le sujet, les citoyens du quartier ont l’impression de ne rien avoir appris de nouveau.
«On est venu faire un collage de tout ce qu’on nous dit depuis 10 ans», mentionne Véronique Lalande, porte-parole de l’initiative citoyenne de vigilance du port de Québec.
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«J’aurais aimé avoir ce qui avait été annoncé, c’est-à-dire un portrait contextualisé de la situation. J’aurais aimé que dans le secteur à l’étude où les particules fines sont normalement élevé nous présente la contribution relative de toutes les sources qui ont été identifiées», ajoute-t-elle.
Pour Raymond Poirier, président du conseil de quartier de Limoilou, la question est plutôt: «Pourquoi est-ce que ça fait 10 ans que les acteurs concernés n’agissent pas de façon substantielle pour bonifier la qualité de l’air?»
Rappelons qu’en 2021, «l’espérance de vie à Limoilou et dans la Basse-Ville était de sept à huit ans inférieure à l’espérance de vie en Haute-Ville», selon le projet RevolvAir. Le projet soulignait d’ailleurs que cette différence pouvait être en lien avec la qualité de l’air.
Selon M. Poirier, la ville aurait dû agir depuis longtemps, autant pour la municipalité que pour le port qui, dans le rapport, est la cause de la très grande présence de nickel dans le quartier.
«Si les acteurs concernés, les grands émetteurs de pollution, agissent concrètement et rapidement, ça va donner un message clair aux citoyens», soutient-il.
«Sur le nickel par exemple, un de nos arguments était que le statuquo devait s’appliquer pour que la norme ne puisse pas être changée et dans le rapport on voit qu’il y a un enjeu dans la quantité de nickel dans l’air avec la nouvelle norme, il y a des dépassements qui sont observés.»
Le nickel est un métal qui se retrouve dans l’air qu’on respire et qui vient altérer la qualité des poumons. Certaines formes de nickel sont également reconnues pour être cancérigènes. Et au printemps dernier, le ministre de l’Environnement, Benoit Charrette, avait annoncé une nouvelle norme sur la qualité de l’air qui a permis d’augmenter le taux de nickel dans l’air.
Les activités du port du Québec sont montrées du doigt. «C’est la première fois qu’à travers tous les rapports, on dit que oui, il y a trop de nickel dans Limoilou et que oui, c’est à cause du port», affirme Jackie Smith, cheffe de transition Québec et conseillère du district de Limoilou.
Pour le maire de Québec, Bruno Marchand, la priorité est de s'attaquer à la mobilité pour offrir des moyens de transport carboneutres.
Il ajoute que la Ville de Québec n'a pas attendu les conclusions du rapport et qu’une quarantaine d'actions ont été mises en place afin d'améliorer la qualité de l'air dans le quartier.
Voyez le reportage complet de Laurence Royer dans la vidéo.