«Mon médecin a eu peur que je devienne paralysé ou que je ne m’en sorte pas», a confié l’interprète bien connu dans le milieu judiciaire.
Malgré cet événement qui aurait pu prendre une tournure tragique, M. Thach a repris l’emploi qui le passionne depuis vendredi et affirme ne pas en vouloir à Alexandre Garcés, son présumé assaillant.
«Je pourrais lui serrer la main aujourd’hui», a soutenu l’interprète lors d’un entretien avec Noovo Info. «À ses yeux, je représentais le système de justice et il a décidé de s’attaquer à la première personne qu’il croisait.»
Deux mois après l’agression, M. Thach estime avoir été chanceux dans sa malchance, alors qu’il aurait été poignardé à quelques millimètres de sa carotide. L’homme, qui a été grièvement blessé, ajoute avoir été atteint au cou et au thorax.
L'agression armée est survenue au deuxième étage du palais de justice le 9 janvier. Pour une raison inconnue, le suspect aurait utilisé une arme blanche, décrite comme étant un couteau dans les documents judiciaires, pour agresser Hai Thach, âgé de 68 ans. Des avocats étaient à l’étage quand ils ont entendu crier et vu un individu ensanglanté dans une salle de bain.
De son côté, M. Thach ne se souvient de presque rien, lui qui n’a jamais vu le visage de son agresseur, qui l’a attaqué par-derrière.
«La chose dont je me souviens, c’est la douleur. J’avais tellement mal que j’ai crié: "morphine."»
Toujours blessé
Aujourd’hui, l’interprète dit avoir repris 80% de sa santé. «J’ai le sentiment que ma jambe gauche ne m’appartient pas encore à 100%», admet-il.
Depuis le drame, les mesures de sécurité ont été rehaussées dans les palais de justice du Grand Montréal. Des fouilles corporelles sont désormais effectuées dans les palais de justice de Laval et de Longueuil.
«Ma blessure aura servi à quelque chose, a avancé M. Thach. Tant mieux que des palais de justice soient munis de mesures de sécurité, mais j’aurais souhaité que ça soit avant, car je n’aurais pas subi ces deux mois d’enfer.»
De son côté, Alexandre Garcés, l'homme de 44 ans qui aurait poignardé l’interprète au palais de justice de Longueuil, fait face à quatre chefs d'accusation, soit de tentative de meurtre, de voies de fait grave, de voies de fait armées et de port d'armes dans un dessein dangereux.

Voyez le reportage de Marie-Pier Boucher dans la vidéo.