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Les communautés de Mashteuiatsh et d’Essipit déplorent qu’aucune stratégie pour sauver le caribou n’ait encore été proposée par Québec.
Le gouvernement a annoncé mardi un plan partiel, soit un investissement de 60 M$ pour deux projets-pilotes tenus en Gaspésie et à Charlevoix, où les hardes de caribous sont plus critiques qu’ailleurs dans la province.
Les Premières Nations sont outrées qu’aucune consultation ou stratégie n’ait encore été adoptée au Québec et qu’elles soient même sans cesse repoussées, et ce, depuis cinq ans. Il s’agit de reports injustifiables, selon elles.
Pour plus de détails, voyez le reportage de Johanie Bilodeau dans la vidéo.
Ces communautés estiment que le Saguenay–Lac-Saint-Jean est une priorité et que la situation y est aussi précaire et préoccupante qu’en Gaspésie.
«Le caribou est vulnérable»,prévient Jonathan Gill-Verreault, vice-chef de Mashteuiasth et conseiller désigné en droits et protection du territoire. «S’il n’y a pas d’actions prises immédiatement sur notre territoire, on risque de mener à la perte du caribou [ici].»
Les communautés de Mashteuiatsh et d’Essipit ont fait parvenir une lettre au ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, le 22 avril dernier, l’incitant à adopter un décret d’urgence pour protéger le caribou. Les Premières Nations feront d’ailleurs une nouvelle intervention auprès du ministre fédéral prochainement.
Alliance forêt boréale accueille, quant à elle, favorablement ce plan partiel du gouvernement. Cela répond à l’une de ses demandes faites lors de la Commission indépendante sur les caribous forestiers et montagnards tenue en 2022, soit d’établir des plans régionaux, adaptés aux différentes réalités, plutôt qu’un plan unique pour l’ensemble de la province.
Selon le président d’Alliance forêt boréale et préfet de la MRC Domaine-du-Roy, Yanick Baillargeon, cela va permettre d’étudier ce qui va se passer avec ces projets-pilotes.
«Les hardes sont souvent spécifiques aux régions», explique-t-il. «L’accès à la forêt, la prédation et les changements climatiques n’ont pas des effets partout pareils au Québec.»
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Le député de Chicoutimi-Le Fjord s’est porté à la défense de l’industrie forestière après l’annonce de mardi.
Richard Martel soutient que «l’industrie forestière n’est pas responsable du déclin des populations du caribou».
Il ajoute que «notre forêt sera mise à mal avec ou sans exploitation forestière, mais sans exploitation forestière c’est notre avenir économique et social qui va en pâtir. Il n’est pas nécessaire de choisir entre l’environnement et nos industries».
Le député conclut en incitant Ottawa à se mêler de ses affaires.
Pour plus de détails, voyez le reportage de Johanie Bilodeau dans la vidéo.