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Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, ce sont près de 31 000 patients qui sont toujours en attente d’avoir un médecin de famille.
«Et ça, c’est ceux qui sont inscrits. On se doute qu’il doit y en avoir plus que ça encore», ajoute Dr Kevin Girard, président de l’Association des médecins omnipraticiens du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Nombre de patients en attente sur le guichet d’accès à un médecin de famille :
Selon le Dr Girard, au Lac-Saint-Jean, le nombre de départs à la retraite est une des raisons qui expliquent la pénurie de médecins de famille.
La surcharge de paperasse administrative et les délais de consultation avec des spécialistes sont des enjeux qui ont été soulevés jeudi matin lors de l’assemblée générale annuelle de l'Association des médecins omnipraticiens du Saguenay-Lac-Saint-Jean (AMOSL).
«Le travail administratif représente 25% de la charge de travail des médecins de famille. Et la plupart du temps, ils le font à la maison, les soirs ou les fins de semaine. [...] Un patient qui a besoin de faire des tests dans une spécialité a le temps de consulter son médecin de famille plusieurs fois avant de voir un spécialiste. Si les délais étaient moins longs, ça réduirait le nombre de consultations», explique le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), Dr Marc-André Amyot.
La valorisation de la profession est également un enjeu important alors qu’il n’y a pas suffisamment de résidents en médecine qui sont tentés d’aller pratiquer en médecine familiale. Ce qui n’aide pas du tout à décharger la liste d’attente.
«Depuis les dix dernières années, ce sont près de 600 postes pour les résidents qui n’ont pas été pourvus en médecine familiale. Imaginez ce qu’on pourrait faire aujourd’hui avec 600 médecins de plus», affirme le Dr Amyot.
«Dans mon GMF, on a 32 médecins et 5 infirmières. Ce n’est pas suffisant pour soutenir nos activités. Ça prend plus de personnel de soins pour supporter les médecins et ainsi attirer plus de résidents dans cette pratique», dit pour sa part le Dr Girard.
Plusieurs pistes de solutions ont été abordées lors de l’AGA de l'AMOSL, notamment l’intégration de l’intelligence artificielle qui peut enlever une charge de travail pour les médecins.
Dr Girard en a justement essayé plusieurs dans les derniers mois, dont l’outil CoeurWay.
C’est une application qui génère des notes ou encore des résumés de consultations pour alléger la charge de travail des professionnels de la santé.
«Juste avec ça, j’ai réussi à ajouter 2-3 patients par jour dans mon horaire. Ça sauve peut-être quelques minutes par consultation, mais sur le long terme ça paraît», explique le Dr Kevin Girard.
Évidemment l’intelligence artificielle ne réglera pas tous les enjeux en médecine familiale, mais la AMOSL est d’avis que c’est un bon pas vers l’optimisation des soins.
CoeurWay est d’ailleurs en discussion avec différents CIUSSS et CISSS à travers la province pour implanter leur plateforme.