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Bien que le variant Omicron de la COVID-19 semble moins virulent que l’on pensait, il n’en reste pas moins que les hospitalisations sont toujours en progression dans les hôpitaux du Québec.
Depuis peu, les hôpitaux de Laval, Lanaudière, des Laurentides et de la Montérégie ont fait le choix de passer au niveau 4 de leur plan de délestage.
Dr Joseph Dahine, médecin intensiviste à l’hôpital de la Cité-de-la-Santé à Laval nous explique les changements associés à l’application du niveau 4 de délestage.
« Il va y avoir une diminution accentuée du volume d’activités chirurgicales c’est-à-dire que moins de patients seront opérés afin d’utiliser les ressources pour les transférer vers des endroits qui ne peuvent pas ralentir comme les urgences, les soins intensifs ou les unités COVID.»
Le choix des directions d’hôpitaux de passer du niveau 3 au niveau 4 dans leur plan de délestage est motivé par plusieurs raisons selon le Dr Dahine.
« C’est en lien avec les hospitalisations. À Laval par exemple, elles continuent d’augmenter. Nous avons un site même à l’extérieur de l’hôpital pour accueillir des patients hospitalisés avec la COVID, donc nous avons une autre unité, ainsi qu’aux soins intensifs. Il ne faut pas oublier que ce sont des vases communicants : pour avoir davantage de patients COVID, il faut aller gruger sur les lieux physiques où on hébergeait des patients "non-COVID". Aux soins intensifs, c’est le problème principal qui fait en sorte qu’on doit gérer les deux populations : les "covid" et les "non-COVID".»
Le Dr Joseph Dahine rappelle d’ailleurs que les soins intensifs sont souvent à la limite des quotas possibles.
« La réalité c’est que c’est la même unité de soins intensifs, tous nos lits sont toujours occupés pour gérer la demande. Il ne faut pas oublier que ce qui n’apparait pas sur les statistiques, ce sont nos patients qui ont eu la COVID, mais depuis plus de 28 jours, donc ils sont « décovider » et ça, nous en avons trois. Nous avons des patients qui sont là depuis septembre avec la COVID en sevrage respiratoire.»
Il n’en reste pas moins que le délestage cache évidemment des histoires humaines. Le Dr Joseph Dahine nous raconte :
« L’été dernier, une dame dans la cinquantaine avait des nausées et vomissements depuis des mois, tous les jours. Entre les épisodes, elle se sentait bien, donc elle n’est jamais allée faire vérifier ses symptômes. Sa première présentation à l’hôpital c’est un arrêt cardiaque, embolie pulmonaire massive dans un contexte de cancer métastatique. Elle n’a donc jamais eu de diagnostic de cancer : sa première visite à l’hôpital pour son cancer c’est un arrêt cardiaque et on découvre un cancer. C’est l’effet concret du délestage de mettre les soins sur pause, mais les maladies ne prennent pas de pause.»