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Il a été révélé, mardi matin, que le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, aurait fait fi de l’avis de ses fonctionnaires afin d’éviter de soumettre le projet au processus du BAPE.
L’ancien ministre de l’Environnement, Daniel Breton, soutient que le gouvernement aurait pu au moins se soumettre à un «BAPE accéléré».
«Je pense que le gouvernement a été maladroit, et c’est ce qui fait qu’on se retrouve avec un problème de transparence et d’acceptabilité sociale», a lancé M. Breton.
S’il était toujours au pouvoir, M. Breton affirme sans hésitation qu’il aurait demandé la tenue d’un tel examen.
L'ex-ministre a tout de même admis qu’il arrive fréquemment au conseil des ministres de «vouloir aller plus loin» que les fonctionnaires. Il soutient également que Northvolt demeure un «très bon projet», particulièrement sur l’effet potentiel des batteries sur l’environnement, une fois dans les voitures électriques.
Les citoyens de McMasterville et de Saint-Basile-le-Grand — l’usine s’étend sur le territoire des deux municipalités — sont mitigés par rapport au projet. Certains estiment que Northvolt puisse apporter un souffle à l’économie locale, alors que d’autres s’inquiètent de perdre leur seul accès à la rivière Richelieu.
Le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE) s’oppose toujours à la manière dont le gouvernement a amené le projet. La semaine dernière, le CQDE a interpelé à nouveau les tribunaux pour contester la modification réglementaire ayant écarté la tenue d’un BAPE.
«Le BAPE est pertinent pour un gros projet d’envergure parce qu’il va venir évaluer tous les enjeux environnementaux, mais aussi sociaux et économiques – les bons et les mauvais côtés», a argumenté Me Camille Cloutier du CQDE.
L’avocate craint également que cette situation puisse créer un précédent qui pourrait être «dangereux» pour d’autres projets dans l’avenir.
Voyez le reportage d’Emmanuel Leroux-Nega et l’entrevue avec Daniel Breton dans la vidéo.