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La journaliste a préparé une série de reportages permettant de mieux comprendre tout le travail derrière la COP15, qui est l’événement d’une carrière pour certains policiers, avec tout ce qu’il comprend en matière de coordination, d’effectifs et de déploiements.
Dans ce premier reportage, Marie-Michelle a notamment visité un quartier général secret, créé exclusivement pour la COP15.
La COP15 représente une course contre la montre pour le SPVM, qui doit planifier la sécurité d’un des plus gros évènements sur son territoire des 20 dernières années. Le service de police n’a en effet eu droit qu’à 55 jours pour le faire, alors que les autorités de Glasgow, où s’était déroulée la dernière COP avaient eu droit à… un an et demi.
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«On l’a vu comme un défi. Quand tu es à la planification opérationnelle, tu carbures à l’adrénaline», exprime l’inspecteur Steve Dassylva, qui a le mandat de coordonner toutes les équipes spécialisées du Québec.
«C'est un gros travail d'équipe, c'est pour ça qu'on est allé chercher nos collègues de la Sureté du Québec, Laval, Longueuil, Québec, Gatineau, a-t-il ajouté. Tous seuls on n'y serait pas arrivés, je pense qu'on a assez d'humilité pour le reconnaitre. Mais c'est un christie de beau défi !»
Tous les types de menaces qui pourraient survenir durant la COP15 sont analysés par le groupe intégré de la sécurité. Ceux-ci évaluent les risques d’attentats terroristes et d’attaques de nature biologique ou nucléaire.
L’inspecteur Dassylva est conscient qu’il ratisse large, mais il s’agit d’une discipline nécessaire. «En fin de compte, il faut prévoir tout ce qu'il peut arriver. J'ai un plan A, B-C-D-E-F-G et souvent, c'est le plan H qui arrive. En ayant un éventail plus large, on est prêt à répondre à ces situations-là», explique-t-il.
Les plans d'intervention doivent être très clairs pour tout le monde, ce qui représente un défi, puisque chaque corps de police a sa propre manière de travailler.
Steve Dassylva compare donc toute la logistique nécessaire inhérente à la sécurité de la COP15 à une chorégraphie.
«C'est d'ajuster nos stratégies, on communique. Si je dis ça au poste de commandement, comment il l'interprète, est-ce que c'est l'information qu’eux ont de besoin?, expose-t-il. C'est comme une chorégraphie de danse. Tu l’essaies avec ton partenaire, tu te dis “oups, je t'ai marché sur le pied”. C'est vraiment ça, de revoir nos chorégraphies, voir si on est synchro avec nos collègues.»
Pendant que les équipes de l'inspecteur Dassylva se préparent à faire face à toute éventualité, une autre équipe travaille à créer de toute pièce un poste de quartier temporaire, exclusivement pour les besoins opérationnels de la COP15. Pour des enjeux de sécurité, l'endroit doit demeurer secret.
Une fois le jour J arrivé, tout a été pensé pour maximiser la coordination des opérations sur le terrain.
«À la logistique, on s'occupe des radios, des véhicules de police, tout ce qui est de l'équipement, on a beaucoup d'imprévus et on doit gérer le tout. On s’ajuste avec les demandes», explique la sergente du SPVM Vicky Rogowski.
Au total, entre 500 et 1000 policiers vont se relayer 24h sur 24h pour assurer la sécurité du périmètre qui entoure la Palais des congrès.
L'espace est délimité par une imposante clôture, fixée au sol avec des blocs de ciment, et avec un très fin grillage pour empêcher les gens de l'escalader.
Derrière la clôture, il y a une zone tampon, appelée zone grise. Et dès qu'on franchit les portes du Palais des congrès, on entre dans une zone internationale gérée par l'ONU, qu'on appelle la zone bleue.
L'endroit devient un bâtiment souverain, diplomatique, avec ses propres règles et ce sont des policiers de l'ONU qui assurent la sécurité.
Aucun policier canadien n'est autorisé à y entrer. Autrement, cela deviendrait un incident diplomatique.
La seule exception serait s'il y a une menace active, comme un tireur par exemple, qui viendrait mettre la vie en danger des citoyens.