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Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de QS, demande au premier ministre François Legault de permettre l’étude transpartisane du projet en commission parlementaire.
Le nombre d'évictions a augmenté de 132% entre 2022 et 2023 au Québec, et les locataires aînés n'y échappent pas. Dans ce contexte, le parti se dit prêt aux compromis.
«On est prêt à mettre de l'eau dans notre vin. Je suis convaincu qu'on est capable de trouver un terrain d'entente», a déclaré «GND» accompagné de la députée solidaire de Sherbrooke, Christine Labrie, ainsi que des porte-parole d'organismes de l'Estrie, vendredi lors d'un point de presse.
Voyez le reportage de Dominique Côté dans la vidéo ci-contre.
«Je ne lui demande pas d'être d'accord avec chaque virgule du projet de loi», a aussi dit M. Nadeau-Dubois dans un communiqué, en «tendant la main» à M. Legault. «Je lui demande de permettre aux députés de tous les partis d’étudier ensemble le projet de loi […] et entendons toutes les parties prenantes, en commençant par les personnes aînées elles-mêmes.»
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L’élargissement de la loi est porté par sa collègue Christine Labrie, députée de Sherbrooke et responsable solidaire pour les dossiers concernant les personnes aînées. «Je lance un appel à tous les députés de la CAQ qui ont la qualité de vie des aînés à cœur: prenons le temps de nous asseoir ensemble pour améliorer la loi», a dit Mme Labrie vendredi. «Il y a sûrement des choses sur lesquelles on peut s’entendre pour mieux protéger les aînés à faible revenu et leur permettre de vieillir chez eux.»
Isabelle Guérard, directrice de l'Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) - Sherbrooke et régions, a indiqué vendredi qu'il est difficile de dénombrer les évictions d'aînés. «C'est très rare que les gens veuillent être accompagnés pour défendre leurs droits parce qu'ils n'osent pas dénoncer», avance Mme Guérard. «Ils ont peur des représailles. C'est une grande source d'anxiété, donc ce sont des démarches qu'ils ne veulent pas faire.»
Il est minuit moins une pour Gabriel Nadeau-Dubois, qui souhaite éviter que cette problématique se dégrade davantage. Pour lui, il est primordial que le gouvernement du Québec intervienne rapidement. Jusqu’ici, François Legault n’a pas semblé particulièrement ouvert à travailler avec QS pour faire adopter le projet de loi 198.
«Le vrai problème du logement, c'est qu'il manque de logements par rapport à la forte demande, entre autres à cause des immigrants temporaires qui ont augmenté de plus de 230 000 depuis deux ans», a commenté M. Legault en mars. «QS refuse de voir ce problème et pense encore que c'est en mettant plus de contraintes aux propriétaires qu'on va régler le problème.»
France-Élaine Duranceau, ministre de l’Habitation, va plus loin. La députée caquiste croit même que la loi Françoise David a provoqué des effets pervers. «Elle a eu un effet négatif, celle de rendre les propriétaires hésitants à accepter des locataires aînés», a dit Mme Duranceau.
Le projet de loi déposé par Mme Labrie étendrait la loi Françoise David aux personnes âgées de 65 ans ou plus qui vivent à la même adresse depuis au moins cinq ans, contre 70 ans et 10 ans, respectivement, dans la loi actuelle. Québec solidaire propose également de mettre à jour le critère du revenu pour pallier la hausse du coût de la vie depuis l'adoption de la loi, en 2016.