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Étienne Fortin-Gauthier a discuté de cette initiative mardi au bulletin Noovo Le Fil 22 avec Mehran Ebrahim, directeur de l’Observatoire international d’aéronautique et d’aviation civile – UQAM.
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Le PAAR semblait être au départ un plan d’action pour soutenir le transport aérien régional. La décision d’y inclure seulement les aéroports de Trudeau, de Québec ou de Saint-Hubert, tout comme le fait d'y inclure les touristes étrangers, change toutefois la donne.
«Je pense que c’est une volonté de vouloir stimuler le transport aérien, mais est-ce que c’est la bonne solution? Je ne crois pas. C’est un programme un petit peu mal ficelé, cela s’est fait un peu hâtivement», estime M. Ebrahim.
Il croit également qu’advenant un changement de gouvernement ou un manque de financement au programme, tout sera à recommencer.
«On va revenir au point de départ et cela fait 20 ans de que ça dure. Il faut peut-être penser les choses différemment», ajoute-t-il.
Le fait de subventionner des billets d’avion de compagnies privées n’est pas nécessairement de l’argent bien investi selon Mehran Ebrahim. Il estime que l’argent du gouvernement devrait aller dans le développement d’infrastructures touristiques et pour créer des zones industrielles autour des aéroports.
«Le tout aurait créé une demande pérenne et nous n’aurions pas besoin de subventionner les gens. Je trouve aberrant que l’argent des Québécois serve à payer les touristes alors que les touristes sont censés dépenser leur argent ici. Il y a une incohérence là-dedans que je n’arrive pas à m’expliquer», précise M. Ebrahim.
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Le développement touristique est vraiment la clé pour stimuler les régions selon Mehran Ebrahim.
Si vous me donnez 500$ pour aller dans une ville de la Côte-Nord ou en Gaspésie, mais que sur place je n’ai pas accès à l’hôtel, que je ne peux pas louer une voiture et que je n’ai pas accès à des infrastructures et des attraits touristiques, je n’irai pas», affirme M. Ebrahim.
«Il faut rendre nos régions, qui sont extrêmement jolies, attrayantes avec une infrastructure touristique et tout ça se fait avec les acteurs locaux, ce sont ces gens qui connaissent la réalité du terrain et les besoins», ajoute M. Ebrahim.
Mehran Ebrahim croit que l’idée de financer des billets d’avion peut être bonne à court terme, mais que le gouvernement doit maintenant se tourner vers des solutions durables.
Voyez l’entrevue complète de Mehran Ebrahim dans la vidéo ci-contre.