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Même si les besoins sont criants, avec plus de 20 000 patients en attente, les doctorants en psychologie boudent le réseau public qui leur offre de mauvaises conditions de travail et un moindre salaire que la pratique privée.
«Avec le doctorat on commence autour de 33 $/h [dans le réseau public], dans le secteur privé on a des salaires beaucoup plus alléchants. Des tarifications entre 100 $/h et 175 $/h», explique Catherine Serra Poirier, vice-présidente de la Coalition des psychologues du réseau public québécois.
Pour Audrey Francoeur, doctorante en psychologie à l’Université de Montréal, le salaire offert par le réseau public n’est pas alléchant, mais c’est surtout le manque d’autonomie professionnelle qui la rebute. «On veut aller au privé, c’est la qualité de vie que je recherche», a soutenu cette dernière.
Le réseau public demande aux psychologues de limiter leur nombre de séances avec leur patient à 10, d’utiliser des types de thérapies précises et d’émettre des diagnostics, des contraintes qui déplaisent à la doctorante.
Audrey Francoeur n’est pas la seule à préférer une carrière au privé. En début de semaine, plus de 300 doctorants en psychologie ont signé une lettre ouverte dans Le Devoir dans laquelle ils dénoncent le manque de reconnaissance du gouvernement envers leur profession.
Selon la présidente de l’Ordre des psychologues du Québec, Dre Christine Grou, les raisons qui découragent les finissants à venir travailler dans le réseau public sont les mêmes que celles qui poussent l’exode des psychologues seniors du public vers le privé. «On sait quoi faire pour attirer les psychologues, malheureusement il n’y a pas suffisamment de volonté pour faire tout ce qu’il faut pour les attirer et les retenir », conclut-elle.