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Même une fois la situation rétablie, l’offre en cours virtuels ou en mode hybride est plus importante qu’elle ne l’était à l’automne 2019. Une situation qui ne fait pas que des heureux, certains professeurs trouvent difficile d’enseigner à des dizaines de caméras fermées.
«Quand quelqu’un est en train de faire son lavage, son café, qu’il est à moitié allongé dans son lit, qu’il est en train de faire ses textos ou en train de regarder Netflix […] c’est difficile pour la motivation», se désole Mehran Ebrahimi, professeur au département de management de l’ESG-UQÀM.
L’équipe de Noovo Info a interrogé une cinquantaine d’étudiants de l’UQÀM sur leur utilisation de la caméra lors des cours virtuels. Seulement 19 d’entre eux disaient ouvrir leur caméra alors que 31 préféraient la garder fermée.
Plusieurs ont avoué faire autre chose pendant la séance et écouter distraitement. Certains ont dit préférer garder leur caméra fermée pour ne pas montrer leur environnement ou encore pour ne pas se voir à l’écran.
Même s’il dit ne pas apprécier enseigner en mode virtuel, Mehran Ebrahimi se sent obligé d’offrir ce type de cours parce que «l’université [leur] demande de varier l’offre de cours» pour ainsi augmenter le nombre de personnes qui peuvent s’inscrire à la formation.
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Nadia Naffi, titulaire de la Chaire de leadership en enseignement sur les pratiques pédagogiques innovantes en contexte numérique Banque Nationale associée à l’Université Laval, soutient que toutes les universités vont dans ce sens pour assurer l’accessibilité aux études, qu’il s’agit d’un point de non-retour.
Selon elle, les étudiants ne sont pas à blâmer pour leur manque d’intérêt. «Il y a une grosse responsabilité de notre part comme professeur, de s’assurer qu’on est en train de leur offrir ce qui va répondre à leurs besoins et l’expérience qui va les rendre intéressés», explique-t-elle.
Elle soutient toutefois que les professeurs doivent être accompagnés dans ce virage technologique et dans la refonte de leur programme pour qu’il soit adapté à ce mode d’enseignement.
Le professeur Ebrahimi concède que les cours en virtuel ont des avantages pour l’accessibilité, mais soutient qu’«il y a une interaction humaine et sociale qui est pour le moins réduite».
Plusieurs étudiants interrogés sur le campus de l’UQAM disaient aussi préférer les cours en présentiel.
Voyez le reportage de Fanny Lachance-Paquette dans la vidéo.