Le gadolinium, c’est un métal utilisé dans le produit de contraste injecté lors des IRM.
Les symptômes des personnes infectées sont confondus avec un problème psychologique et elles se retrouvent sans ressources.
Voyez le reportage de Laurence Royer.
En février 2021, Marie-Noël Labbé-Blondeau doit subir une IRM. On lui injecte du gadolinium pour améliorer le résultat du test. Elle tombe gravement malade. Importantes douleurs musculaires, de la peau et des articulations, paralysie, graves problèmes digestifs, sont quelques-uns de ses symptômes.
«J’ai commencé à avoir des symptômes dans les jours ou semaines qui ont suivi l’IRM. Après trois mois, j’étais devenue complètement invalide.»
Marie-Noël raconte que pendant un an, elle a tenté de trouver la solution à ses problèmes de santé. Elle passe plusieurs tests, qui ne permettent pas de comprendre l’origine de ses symptômes. Elle est référée en psychiatrie, où on lui diagnostique un trouble délirant somatique.
À lire égalemetn :
- La réalité virtuelle pour accompagner les enfants au bloc opératoire
- Froid extrême: un itinérant a attendu plus de 8 heures avant d'aller à l'hôpital
Elle décide donc de faire ses propres recherches et se rend compte qu’elle n’est pas la seule dans sa situation. Sonia Di Capo a des symptômes et une relation avec le système de santé similaires.
«J’ai eu des troubles digestifs sévères, des douleurs extrêmes jusqu’au cœur des os, affirme-t-elle. Quand t’en parles, on rejette ça du revers de la main. Sois on te dit que tu lis trop de choses sur Internet et que c’est de l’anxiété. C’est ridicule ! Il n’y a aucune émotion qui peut causer des symptômes aussi intenses.»
Santé Canada reconnait qu’il y a des risques que le gadolinium se dépose dans le cerveau lors de son injection, mais conclut que ça n’a aucun effet sur le corps. Aux États-Unis, la Food and drugs administration, affirme la même chose.
Au Québec, la maladie se retrouve dans le répertoire des diagnostics de la RAMQ (Produit de contraste utilisé en radiologie ayant provoqué des effets indésirables au cours de leur usage thérapeutique ) mais des médecins seraient toujours sceptiques. C’est l’avis du Dr Pierre Auger, spécialiste en médecine du travail.
«C’est probablement pour ça que ce n’est pas connu des médecins, c’est parce que ce n’est pas fréquent. Quand quelqu’un arrive dans votre bureau et décrit des choses dont vous n’avez jamais entendu parler, vous pouvez commencer à penser que c’est psychologique.»
Il rappelle aussi que le gadolinium est un agent très utile en médecine.
Et un traitement contre cet empoisonnement existe, mais il n’est pas autorisé ici. Interrogée à ce sujet, l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux nous explique qu’un avis de conformité a été émis par Santé Canada, mais que le fabricant n’a jamais soumis son produit pour évaluation.
Devant l’incapacité du système québécois à les aider, Marie-Noël et Sonia ont décidé de se tourner vers les États-Unis. Marie-Noël a même réussi à obtenir un diagnostic du Dr Richard Semelka, un médecin américain. Elle y reçoit également des traitements, qui aident à réduire la quantité de métal dans son corps.
Toutefois, les traitements coûtent cher. Les déplacements et l’hébergement pour recevoir ses traitements aussi. Les patientes espèrent pouvoir recevoir des traitements ici et que ceux-ci soient couverts par la RAMQ.