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Voyez le reportage d'Emmanuel Leroux-Nega.
Bien qu’il soit illégal au Québec, il est très facile de s’en procurer un rapidement, peu importe son âge.
Le professeur à l'École de psychoéducation de l'Université de Montréal Jean-Sébastien Fallu explique qu'il est plus difficile pour un élève du secondaire de fumer un joint au secondaire discrètement. «C'est très facile d'aller prendre une petite marche et de prendre une touche ou deux sans que personne ne s'en rende compte et sans que ça ne sente», souligne-t-il.
«En fait, ce qui est inquiétant, c'est le haut taux de THC dans les produits, explique la coordonnatrice clinique de l'organisme Plein Milieu, Joëlle Dalpé. Le plus haut taux de THC à la Société québécoise du cannabis, c'est 30%, pour les consommateurs réguliers. Là, on parle de concentré qui peut atteindre près de 97 ou 98% de THC. Pour tout le monde, c'est très élevé, mais pour des jeunes qui commencent leur consommation avec ce genre de produit, c'est super élevé.»
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La directrice générale du Centre québécois de lutte aux dépendances, Anne-Élizabeth Lapointe, précise que le cerveau des jeunes est en développement et que ceux-ci sont donc très vulnérables. «C'est sûr qu'on peut s'inquiéter au niveau de psychoses toxiques», déplore-t-elle.
Le fait que les effets du wax pen se dissipent rapidement fait en sorte qu'un jeune peut être enclin à consommer plus régulièrement. Cela peut provoquer une accoutumance, une tolérance et même une dépendance.
Joëlle Dalpé précise que l'emballage coloré et les saveurs sucrées de ce produit le rendent d'autant plus attrayant pour les jeunes.
Notre journaliste Emmanuel Leroux-Nega a tenté de se procurer un wax pen. En à peine une heure, le produit est arrivé à la réception de Noovo Info. Lorsqu'il a déballé le colis, notre journaliste s'est aperçu que très peu de détails sur le contenu étaient compris. Cela n'étonne aucunement Jean-Sébastien Fallu.
«La question de la qualité et de la concentration, c'est totalement inconnu. Juste le cannabis, il y a des métaux lourds, de la moisissure, de l'insecticide et des engrais chimiques parfois nocifs pour le cerveau, indique-t-il. Mais le wax aussi, des fois ça peut être de bonne qualité, mais il n'y a pas de contrôle., on ne le sait pas. C'est un bel exemple de l'effet pervers de l'introduction. Au Québec, on a mis l'âge légal pour le cannabis à 21 ans, mais on a vu les derniers chiffres de l'Institut de la statistique, chez les jeunes de 18-19-20 ans, 35% rapportaient avoir consommé du cannabis dans la dernière année.»