Les voleurs de plus de 100 palettes d’huile d’olive sont toujours au large. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) sollicite d’ailleurs l'aide du public pour résoudre ce crime.
Rappelons qu’une entreprise de transport devait envoyer les produits de Montréal à un client de Toronto, mais qu'ils ne sont pas arrivés à destination les 3 et 4 février. Le vol a été signalé le 5 février au SPVM.
«C’est un vol de deux remorques de 53 pieds, les remorques devaient quitter l’arrondissement de Lachine pour se rendre à Toronto», explique Véronique Dubuc, porte-parole du SPVM.
Mme Dubuc ajoute que la compagnie de Toronto a fait affaire avec un courtier en transport pour effectuer le transport de marchandises, et que celui-ci a bel et bien mis la main sur la marchandise le lundi. C’est toutefois le mercredi que la compagnie de Toronto s’est rendu compte que la marchandise ne s’était jamais rendue à destination.
Impacts du vol sur le marché
Les criminels qui se sont emparés des milliers de litres d’huiles d’olive ont deux options pour s’en débarrasser; diluer l’huile avec un autre type d’huile d’olive pour ensuite la revendre ou encore trouver des acheteurs sur le marché noir comme notamment des entreprises en restauration.
Dans un cas comme dans l’autre, les produits se retrouveront sur le marché et il n’y aura donc aucun impact sur les consommateurs.
«Souvent on dit "oh, mon dieu, il va manquer un million de litres donc les prix vont exploser", mais en fait, ce serait le contraire parce que les malfaiteurs dompent ce produit sur le marché noir ce qui forcera les prix à la baisse», explique Sylvain Charlebois, directeur scientifique du laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie.
Ce vol soulève toutefois d’importantes questions de sécurité pour la filière agroalimentaire.
«On parle beaucoup d’agroterrorisme dans les conférences et c’est justement ça. Là on parle d’un groupe de malfaiteurs qui veulent faire de l’argent, mais si des gens veulent faire du mal à des gens… Il faut se poser la question si nos systèmes sont bien sécurisés», souligne M. Charlebois.
Pour Marc Cadieux, président de l’Association du camionnage du Québec, il s’agit d’un phénomène qui se reproduit.
«Les nouvelles compagnies qui embauchent à rabais, qui ont des chauffeurs non formés, il faut bien sûr vérifier certaines choses à savoir s’il s’agit d’un transporteur reconnu, depuis quand il fait du transport, est-il enregistré à la commission des transports du Québec, a-t-il les permis tous les permis nécessaires, est-il assuré?», soutient M. Cadieux.
L'or liquide
Le vol d'huile d'olive n'est pas un phénomène nouveau. On signale aussi bien de grands cambriolages que des vols à l'étalage de faible envergure dans les supermarchés pour s'emparer de l'«or liquide».
L’huile d’olive est d’ailleurs l’un des produits dont le prix a le plus augmenté au cours des dernières années, notamment en raison de la sécheresse qu’ont connue certains pays européens.
Des sources d'information européennes rapportent d'ailleurs que l'huile d'olive est devenue le produit le plus volé dans les supermarchés en Espagne et que de nombreux supermarchés mettent le produit sous clé.
Selon Statistique Canada, en mars 2024, les Canadiens ont payé en moyenne 16,32 dollars pour un litre d'huile d'olive. Ce prix est en hausse par rapport à celui de 14,30 $ enregistré en janvier. Il y a trois ans, en mars 2021, les acheteurs ne payaient que 6,62 $/litre.
On connaît toutefois un sursis depuis environ un mois avec des rabais substantiels de 30 à 50% grâce aux récoltes fructueuses de certains pays, dont la Grèce, le Portugal et l’Espagne.
Voyez le reportage de Marika Simard dans la vidéo.
Avec des informations de CTV News et de Guillaume Théroux pour Noovo Info