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Dans certains hôpitaux, le patient moyen passera plus de 32 heures sur une civière avant d'avoir accès à un vrai lit dans une vraie chambre, selon des données du ministère de la Santé.
La présidente de l'Association des médecins d'urgence du Québec, Jody Morris, était de passage au bulletin Noovo Le Fil 17 animé par Noémi Mercier pour en discuter.
La Dre Morris souligne que la tendance à la hausse a commencé avant même la pandémie et qu’elle est associée à une diminution des visites totales dans les urgences. Il y a donc moins de patients dans les hôpitaux, mais ceux-ci y passent plus de temps.
Crédit photo : Ministère de la Santé et des services sociaux du Québec.
De plus, comme la durée des séjours à l’urgence est calculée sur la base d’une moyenne, elle n’est pas nécessairement représentative. Ainsi, certains patients peuvent y passer 48h ou même une centaine d’heures.
«C’est le reflet du réseau qui n’est pas capable de suffire à la demande. On avait déjà des pénuries de personnel et ça a été empiré avec l’arrivée de la COVID ces deux dernières années, ajoute-t-elle. Quand on a moins de personnel dans nos hôpitaux, on est moins capable d’ouvrir de lits et notre capacité hospitalière est réduite.»
Lorsqu’il n’y a aucun lit disponible pour accueillir, celui-ci doit attendre à l’urgence, ce qui augmente les durées de séjour moyennes aux urgences.
La Dre Morris insiste sur le fait que l’attente d’un patient aux urgences est loin d’être agréable.
«C’est un milieu où il y a beaucoup de bruit et de lumière. Des fois il y a des débordements dans les corridors. C’est loin d’être des conditions optimales pour les patients.»
La présidente de l'Association des médecins d'urgence du Québec ajoute que ces conditions sont loin d’aider au rétablissement des patients. «Les études montrent que c’est associé avec plein de mauvaises évolutions et des effets secondaires. Ça crée aussi une surcharge de travail pour le personnel en place qui doit gérer une capacité plus grande que normale», précise-t-elle.
Mme Morris souligne que les hôpitaux qui s’en tirent mieux sont parfois ceux qui tentent de travailler en équipe et qui identifient les goulots d’étranglement.