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C'est le cas Benoit Boisselle, qui a remis sa démission en 2020 à l’âge de 41 ans après 15 ans de service.
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«Tsé, quand t’arrives au travail et juste le fait de mettre ta veste pare-balles, t’as mal au cœur et les larmes aux yeux, ce n’est pas normal», a lancé l’ancien policier.
Lors d’un entretien avec la journaliste de Noovo Info Marie-Christine Bergeron, M. Boisselle confie que la mauvaise gestion et le manque de soutien auprès des policiers l’a complètement fatigué.
«Le SPVM, je l’ai eu tatoué sur le cœur pendant 15 ans et à un moment donné, ça s’est effacé tout de suite», se souvient-il.
À voir dans la vidéo.
L’ex-policier du SPVM a également déploré que le manque d’employés au sein du service de police, mêlé aux congés maladie et aux vacances, ont forcé plusieurs policiers de remettre leur badge.
«On rentre à notre shift et il y a 4-5-6-7 appels en attente. Ce n’est pas normal, estime-t-il. Mets-toi dans la peau du citoyen qui appelle, lui là, même si c’est une clôture qui vient de tomber, pour lui, c’est urgent. Si je lui réponds 3-4 heures plus tard, quelle image ça donne?»
Selon M. Boisselle, le problème ne se limite pas qu’à des démissions au sein du SPVM.
«Fais le tour de certains secteurs du service de police, les policiers vont vous le dire qu’ils sont fatigués. Ce ne sont pas juste des collègues qui ont démissionné, ce sont plusieurs collègues que j’ai fréquentés qui se sont enlevés la vie parce qu’ils étaient au bout de leurs ressources, au bout de leur fil. Ce n’est pas normal.»
Alors que Montréal compte embaucher un total d’environ 450 nouveaux agents d’ici cinq ans, cette annonce arrive à un moment tardif aux yeux de Benoit Boisselle.
«Pourquoi attendre un évènement pour le faire? Je ne veux pas faire de politique, c’est juste que moi à la base, quand je vois ça, je comprends, mais il est trop tard. C’est beau de dire qu’on va embaucher, mais faites-le.»
Si ces mesures avaient été appliquées précédemment, Benoit Boisselle admet qu’il serait encore policier aujourd’hui.
«Je serais probablement encore là, mais la vie en a fait autrement. C’est la plus belle job au monde. Tsé, tu te lèves le matin et tu peux aider les gens. Ça prend un merci dans ta journée pour oublier toutes les insultes que t’as eu», a-t-il conclu.