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En effet, alors que la pénurie de main-d’œuvre est criante en santé et que la situation dans les urgences de plusieurs hôpitaux est intenable, le gouvernement majoritaire de la Coalition avenir Québec (CAQ) propose de s’appuyer sur le privé.
«On doit donner le maximum d’accès aux Québécois. Si en ce moment, le privé peut nous aider, on va donner le maximum aux Québécois», avait déclaré le ministre de la Santé, Christian Dubé, lors d’un point de presse en janvier 2023.
Voyez le reportage d’Anaïs Elboujdaini dans la vidéo ci-contre.
«Comment on fait pour améliorer le système public? En investissant dans le système public. On le voit depuis 20, 30 ans, on désassure, on réduit le système public et là, on se plaint que ça n’a pas de bon sens», souligne le porte-parole des Médecins québécois pour le régime public, le Dr Cyril Deveault-Tousignant.
Le Dr Deveault-Tousignant insiste que la meilleure façon de soulager le système de santé public passe par un réinvestissement des ressources.
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Du côté de Québec solidaire (QS), on décrie également le recours au privé. «La chaudière est déjà trouée et le gouvernement nous promet deux ou trois trous de plus», martèle le porte-parole du parti en matière de santé, Vincent Marissal.
Entre 2004 et 2022, la proportion de médecins qui a opté pour le privé ou s'est désaffiliée du système public a augmenté de 450 %.
En appui à ces données, une étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) du Québec a mis en lumière la croissance rapide de l’industrie privée de la télémédecine lors des deux dernières années.
«Cette industrie a connu une croissance rapide. Dans certains cas, on parle de chiffres d’affaires qui ont été multipliés par cinq en à peine deux ans», soulève Anne Plourde, chercheuse à l'IRIS. «Cette croissance de l’industrie vient aussi avec une croissance rapide du recrutement de personnel.»
Le Dr Deveault-Tousignant n’en veut pas pour autant aux travailleurs de la santé d’opter pour le privé. «C’est vrai que, quand on voit l’état du système public, on peut se dire que ça fait dur, en bon québécois», constate-t-il.
Il déplore malgré tout l’impact que peut avoir le système privé sur le système public.
«Ça favorise la marchandisation des soins. On va prodiguer des soins qui sont rentables et non des soins en fonction des besoins, des soins en fonction de la capacité à payer», conclut le docteur.