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C’est le cas de l’Estrie, où on est présentement à la recherche d’un nombre de familles d’accueil similaire qu’à Montréal, et ce, malgré une population 10 fois plus petite.
Voyez le reportage d’Alexandra Paré sur le sujet.
Une intervenante de la DPJ en Estrie désire justement devenir famille d’accueil pour des enfants qu’elle a déjà supervisés. Pour éviter tout conflit d’intérêt, celle-ci a même changé d’unité afin de ne plus être en contact avec les jeunes. Son milieu de vie a même été évalué et approuvé par une travailleuse sociale. Selon elle, d'héberger les jeunes faciliterait leur transition. Malgré tous ses efforts et le manque de familles d’accueil, elle ne peut tout de même pas les accueillir.
«Il y a quelque chose qui s’est développé d’affectif et je serais prête à les accueillir chez moi à long terme, explique celle qui s’est confiée sous le couvert de l’anonymat. Je voudrais être une famille pour eux au même titre que pour nos enfants. Je connais ces enfants, je connais les interventions à faire ou à proscrire. Ces enfants ont déjà un lien avec moi, donc l’adaptation se ferait beaucoup plus facilement.»
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La présidente provinciale de la Fédération des familles d’accueil et ressources intermédiaires du Québec, Geneviève Rioux, souligne que certains assouplissements ont été permis au cours des derniers mois. Ceux-ci demeurent toutefois insuffisants, selon elle.
«On est plus rendus à se dire ‘’quel est le meilleur pairage’’. On est présentement et depuis plusieurs mois à se dire lequel est le moins pire, déplore Mme Rioux. On parle d’enfants, on parle d’enfants qu’on déracine de leur milieu familial pour, je l’espère, les bonnes raisons. Mais on les envoie quelque part qui ne correspond pas, en se disant ‘’s’il y a de quoi, on déplacera’’. Quand on est rendus à prendre ces décisions-là pour des enfants, ça me déchire.»
Certains CIUSSS permettent désormais à leurs intervenants de devenir familles d’accueil de proximité pour un jeune du même territoire. L’Estrie se fait toutefois toujours attendre.
«Notre établissement élabore actuellement une politique qui viendra baliser la demande du personnel qui souhaite devenir famille d’accueil», a fait savoir la direction du CIUSSS de l’Estrie-CHUS. Des intervenants déplorent toutefois ne pas savoir quand celle-ci sera prête.
Notre intervenante à la DPJ est d’ailleurs inquiète à l’idée que des enfants se retrouvent entre temps dans des familles mal préparées.
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«Ce que je trouve difficile, c’est les imaginer dans une famille d’accueil avec plus ou moins d’expérience. Puis qu’après quelques mois, ils réalisent que c’est lourd, difficile et qu’ils fassent des demandes de déplacement», confie-t-elle. L’intervenante ajoute que les déplacements peuvent causer une autre brisure de lien pour les enfants, qui à long terme pourraient avoir plus de besoins et de problématiques.
L’intervenante considère d’ailleurs changer d’emploi. «J’ai déjà tâté le terrain pour d’autres emplois. J’ai vraiment mon emploi à la protection de la jeunesse à cœur. J’aime ce que je fais. Je ne le ferais pas pour d’autres enfants, je le fais pour ceux-là en particulier, parce que j’ai un lien affectif avec eux», soutient-elle.
Pour les plus récentes nouvelles touchant l'Estrie, consultez le Noovo.Info.